Ils ont fait l’Histoire se penche sur le prestigieux destin d’un des plus grands hommes d’état français, Charles de Gaulle. Ce n’est pas la première fois dans les récentes parutions que De Gaulle fait la couverture d’un ou de plusieurs albums. Il y a eu aussi chez Glénat le Charles De Gaulle écrit par Jean-Yves Le Naour et dessiné par Claude Plumail. Mathieu Gabella et Frédérique Neau-Dufour se sont plus attachés cette fois au caractère de l’homme, son sens inné de l’indépendance et très vite persuadé que, d’une façon ou d’une autre, il a un rôle à jouer sur la grande scène de l’Histoire. Un travail pour ce premier album très en profondeur qui zoome sur l’adolescent puis sur le jeune officier et enfin sur le général à titre provisoire de juin 40. On découvre, on affine ses connaissances sur l’homme, beaucoup grâce aux angles proposés par les scénaristes bien mis en images marquantes par Christophe Regnault et Michael Malatini.
En 1916 Charles de Gaulle, capitaine, est considérée comme mort au combat. Élevé dans le souvenir de la défaite française de 1870 et donc dans une inévitable guerre de reconquête, Charles de Gaulle est un enfant brillant, interpelle ses parents, se passionne pour ce qui se passe autour de lui. Dont l’affaire Dreyfus qui déchire l’armée. Il sera officier, se prépare à Saint-Cyr, travaille mais s’oppose à ses frères pour qui la guerre avec l’Allemagne n’est pas une priorité. En 1913, De Gaulle rencontre Pétain, le choc d’une vie qui aura toutes les conséquences que l’on sait car le futur maréchal a repéré le jeune officier. En 1914, il est blessé, repart au front, fait preuve d’un rare courage et tombe en 1916 au milieu de ses soldats. Mais il survit et est fait prisonnier ce qu’on ne saura pas de suite. Pétain lui accorde la Légion d’Honneur à titre posthume. Il ne cesse pas un instant de s’évader et est libéré en 1918. Le militaire a compris que la politique peut aussi servir son destin.
De Gaulle aurait pu rester à jamais un brillant mais inconnu officier supérieur. Dès la fin de la première guerre mondiale, il sait qu’une autre guerre se prépare, interpelle les politiques et retrouve Pétain qui va se servir de lui, le trublion qui ne s’en laisse pas conter. On connait bien sûr le déroulé qui mène De Gaulle à Juin 40. Rien hormis sa foi en lui-même et en son pays ne le mettait à l’abri de l’échec, pire de la forfaiture officielle. L’écriture de l’album est un gros plan perpétuel sur l’homme, qui parle parfois en voix off, le rend humain, père attentionné d’Anne et mari comblé d’Yvonne. De Gaulle est pudique, c’est de son temps. Les auteurs tracent toutes les facettes de cet homme qui a affronté toute sa vie des tempêtes déchainées au service de son pays. Et dont tous les partis après l’avoir souvent combattu se revendiquent aujourd’hui sans états d’âme. Un dossier historique boucle ce premier volet d’un triptyque qui est très fidèle à l’homme De Gaulle.
De Gaulle, Tome 1, Glénat, 14,50 €
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