Finie la Belgique. Désormais on parle de Wallonie unie avec le président Delcominette à sa tête. Un faux brave mec. Un brin de politique-fiction n’a jamais fait de mal à personne. Encore que de la fiction à la réalité on peut avoir parfois des raccourcis historiques étonnants. La Wallonie est donc devenue une dictature avec mouvements de jeunesse purs et durs, filles ou garçons, et flics à tous les étages. Ludmilla, d’origine vietnamienne, et Manon en font partie.
Dernière idée du président, acheter à la Chine la momie de Mao Tsé Toung. Tension extrême dans le pays. Franck blesse un chef de patrouille des jeunesses patriotiques. Antoine, dont la mère Nathalie est chef de chantier, sur ce qui restent des autoroutes belges, blesse Manon. Résultat pour les deux garçons le camp de rééducation. Quand ils sortent et malgré leurs différences, passionnés de natation, Ludmilla et Antoine sympathisent. Franck joue les indics pour un flic qui cherche à infiltrer les réseaux d’opposants.
C’est un clin d’œil très appuyé à la Belgique d’aujourd’hui que signe Jean-Luc Cornette. Instabilité politique, Flamands, Wallons économiquement très puissants et indépendantistes, Bruxelles et son identité, la Belgique ne sait plus où elle habite vraiment. Avec cette comédie dramatique forte et acide Cornette lance un appel à l’intelligence avant qu’il ne soit trop tard. Certes le trait est volontairement exagéré mais pas tant que cela. Son dessin très ligne claire est toujours aussi séduisant. L’histoire est sympa sans être trop compliquée. Un album qui a un côté tarte à la crème pour les Wallons.
Le Sourire de Mao, Futuropolis, 16 €
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