Un nouveau Largo Winch c’est toujours un évènement. D’autant plus quand c’est le premier essai d’un nouveau scénariste, Eric Giacometti, qui remplace le créateur de l’aventurier milliardaire, Jean Van Hamme. Côté dessin Philippe Francq est toujours incontournable et tant mieux. Son dessin est irremplaçable, peaufiné, bien placé, d’un réalisme parfait et toujours tiré vers le haut. Alors quoi de neuf avec cette Étoile du matin, tome 21 de la série mythique ? Avant tout que Largo se retrouve confronté au monde de la finance, de ses requins qui tirent dans l’ombre les ficelles, en direct, avec un scénario plus carré sur le sujet comme Philippe Francq l’avait laissé entendre dans l’interview accordé en son temps à ligneclaire. Résultat la suite du tome 20 et le début d’un diptyque qui rompt assez clairement les ponts avec l’époque Van Hamme qui avait eu tendance sur la fin à jouer la carte du thriller pur et dur. Un retour aux sources clair et net.
Il a un compte à régler Largo. Au Mexique, avec Simon il piste Maliakov qui voulait lui faire la peau et est à l’origine de la mort de Saïdée. Mais Maliakov est abattu sous ses yeux. Il a le temps de donner un nom, DeLorean. Au même moment un krach boursier fait plonger le Dow Jones. Des milliards partent en fumée mais la bourse remonte aussitôt. Le Trésor US et le FBI s’intéressent de près à l’affaire. Largo toujours au Mexique à un forum tenu par le professeur Bancroft y rencontre deux milliardaires rivaux, Sokoliev et Palnine. Mais rattrapé par les causes du krach dans lequel une de ses collaboratrices et une de ses société semblent impliquées il doit être exfiltré par Freddy, son pilote. Les grandes manœuvres ont commencé pour abattre le groupe W mais Largo a encore une carte à jouer.
Un constat, l’écriture de Giacometti est claire, nette, précise. On ne se perd à aucun moment dans le scénario, argumenté et éclairé quand nécessaire. Un découpage efficace magnifie l’histoire, accentue le suspense. On sent que Giacometti sait ce qu’est un polar. La construction est sans faille. La part action est justifiée, glacée pour mieux encore dramatiser le récit. Largo est au fond du trou mais il va rebondir sauf que cette fois ça risque de ne pas être simple. Un souffle nouveau pour ce tome 21 qui montre aussi qu’il faut savoir passer la main. Le duo Giacometti-Francq impressionnant au dessin a su relancer la machine Largo en revenant aux fondamentaux.
Largo Winch, Tome 21 L’Étoile du matin, Dupuis, 13,95 €
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