Une fin d’année en forme d’anniversaire pour un des piliers de l’umour (sans h) et bandedessinée ( en un seul mot). Crée en 1975 par Marcel Gotlib, Fluide Glacial fêtera en janvier 2018 son 500e numéro. Mazette, que journal qui n’a pas pris vraiment de ride, sûrement moins que ses lecteurs historiques. Et en plus un beau numéro hors série tout en or, Fluide Glacial au Louvre, est disponible dans les kiosques dès le 21 décembre.
Yann Lindingre, rédacteur en chef de la bienveillante et édifiante publication s’est fendu d’un bel édito pour nous ses confrères afin qu’on parle de cet anniversaire. Il a eu raison et comme il écrit bien, avec émotion et talent, autant le publier sans chercher à tenter d’en rajouter. Ou très peu. Voici donc ce que Lindingre nous a pondu : « 500 parutions qui ont vu défiler les auteurs les plus géniaux de la BD d’humour : le généralissime Edika, l’immense Franquin, le bidochesque Christian Binet, l’extraterrestre Daniel Goossens, le musclé (et regretté) Coyote, l’énorme Jean Solé, l’inénarrable Maëster, le surprenant Manu Larcenet, Frank « Lucien » Margerin, les très classes Dupuy et Berberian, l’inclassable Jean-Christophe Menu, le brillant touche à tout Riad Sattouf sans oublier la jeune garde formée par Guillaume Bouzard, Eric Salch, Mo et Julien/CDM, Romain Dutreix, Arthur de Pins. » (Il aime bien les adjectifs qui claquent Lindingre). Et de poursuivre : « Depuis la naissance de Fluide Glacial, ce sont plus de 200 talents, auteurs, humoristes, dessinateurs qui ont œuvré d’arrache-pied pour illuminer nos années lycée, mais aussi nos années travail, nos années retraite, bref nos existences toutes entières. Car Fluide Glacial est bien le journal qui accompagne la vie de ses lecteurs depuis plus de 40 ans. Fluide Glacial, c’est le journal que je lisais quand j’étais jeune… nous dit-on souvent » (Ben oui mais jeune ça dure pas…Et pourtant on continue). Car il a raison : « Mais sommes-nous obligés de devenir vieux ou aigris et de renoncer à une bonne tranche de poilade ? L’humour s’arrête-t-il aux portes de l’université ? Le rire disparaît-il à l’entrée dans la vie active ? » (Ou au cimetière ?).
Le rire est essentiel
Et de se souvenir à juste titre que « Des événements douloureux nous ont rappelé que la presse d’humour ne s’adressait pas qu’aux enfants et aux simples d’esprits. Faire rire n’est pas une chose facile, mais elle est essentielle. Depuis plus de 40 ans, le succès jamais démenti de Fluide Glacial est sa capacité à se réinventer tout en conservant sa liberté de ton. Fluide Glacial est toujours jeune et c’est un rebelle car il n’appartient à aucun groupe de presse et il est aujourd’hui le seul magazine en kiosque qui ne contienne pas de publicité ».
Donc on prend acte que le numéro 500 paraîtra le 4 janvier avec 180 pages inédites. De nombreux jeunes auteurs y sont conviés, et le thème en sera : Fluide Glacial, le journal du futur. Dans le même temps vient de sortir en kiosque un superbe hors-série Fluide Glacial au Louvre co-édité avec le musée du Louvre et qui a pour thème Fluide Glacial entre dans l’histoire. Et Lindingre de conclure : « Le futur, l’Histoire, nous sommes bien obligés d’avouer, qu’en ce moment, la modestie ne nous étouffe pas. Mais attendez de plonger dans ces deux numéros exceptionnels, et vous verrez qu’on a bien raison de ne pas se moucher du coude. Vous aussi, portez haut les couleurs de notre bonne humeur à toute épreuve en invitant vos lecteurs ou vos auditeurs à pousser la porte de leurs marchands de journaux, vers le rayon presse humour et BD. Parlez de nous et vous verrez que notre bonne humeur contaminera délicieusement vos pages et vos émissions ».
Et voila on l’a fait, avec plaisir et on va aussi détailler le spécial Musée du Louvre qui s’ouvre sur la Une style Radeau de la méduse qui serait plutôt celui des copains d’abord de Brassens. Pervers Pépère à la bougie, les Bidochon spécialistes de l’art, Mardon et Sandrine Saint-Marc pour le modèle et son Pygmalion revisitent Ingres. Le Louvre bouteille de Besseron et Felder, Bruno le Barbare enquête au musée, des détournements dont le Portrait de Madame Bananier ou La Femme du garagiste par Baptisto Pirelli, on en passe et des meilleures de ce numéro à décortiquer pour en savourer toutes les variations en art majeur. Et puis il y a l’Émir amoureux des arts, une synthèse. Un clin d’œil aussi à Fabrice Erre avec son Louvre à Las Vegas, à Boucq pour son Rembrandt en pièces détachées. On détourne, on déroute, on dérape, le tout dans la folie la plus douce et la bonne humeur. Un bon numéro à s’offrir sans faute en attendant le 500e en janvier.
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