On y est. Mai 68 pointe le bout de ses barricades, de ses interdits d’interdire, de sa jeunesse qui fait boum. Et où c’est tout ça ? Dans le tome 2 des Filles des Oiseaux de Florence Cestac. En prime on va fêter cette année les 50 ans de la chienlit comme disait un grand général. D’accord, on ne rajeunit pas pour autant mais les deux copines que l’on retrouve après leurs années de couvent-collège elles vont s’en donner à corps et à cœur joie. Et puis les années vont passer. Florence Cestac, c’est un peu Thérèse sauf qu’elle ne fera pas dans le choux à la crème encore que la BD c’est pas loin pour le bonheur, le goût et le plaisir. Avec elle il y a la copine BCBG bourrée de fric qui pète un câble, Marie-Colombe. Les deux font la paire au fil des ans. Amies aux Oiseaux, amies pour toujours. On adore. Florence Cestac sera à la Comédie du Livre à Montpellier.
Elles se retrouvent aujourd’hui et comme les anciens combattants regardent les photos de leurs années de campagne. Elles ont la soixante dépassée et avaient 18 ans en 68. Fini le couvent, les bonnes sœurs, vive les mecs, les manifs et l’explosion soixante-huitarde. La fête, l’amour, la trouille d’être enceinte ou d’être père (c’est selon le sexe !). Attention, la pilule débarque mais pour l’avoir faut négocier. Ou alors on se paye un séjour chez les British. L’avortement libre en France et Simone Weil ce ne sera qu’en 75. Si la vie explose, la révolution gronde (un peu), on passe aux grandes vacances. On jette aux orties les sous-tifs et toute les filles se baladent seins nus sur la plage. On va à des festivals qui rendent sourds, on va voir Hair et les acteurs à poil. Même Julien Clerc ? Mais elles sont redevenues sages les deux copines. Pas pour longtemps. Marie-Colombe est amoureuse d’un Anglais glandeur et se barre outre-Manche. Faut dire en aparté que les filles à l’époque elles aimaient bien aller l’Angleterre. Passons. Marie-Colombe chanteuse pop, et oui, pendant que Thérèse fait dans le petit choux avec Benoît. Succès et boulot de titan, le choux a la côte. Les Choux de Thérèse ouvre boutique dans la capitale.
Et tout est à l’avenant. Deux parcours de vie avec leurs joies et leur emmerdes, les retrouvailles et les séparations. Il faut aussi compter avec les ex, les enfants, les parents, la vie quoi. Cestac elle sait en parler parce qu’elle en est pleine de vie. Pas toujours facile ni simple, mais il faut rire. Le remède est miraculeux et quand on vient du pensionnat des Oiseaux on est peut-être touché par la grâce divine. L’amitié est une valeur des plus sûres. Elle a raison Florence et puis avoir fait avec elle ce petit retour en arrière il y a cinquante ans c’est pas désagréable.
Filles des Oiseaux, Tome 2, Dargaud, 13,99 €
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