Koh-Lanta, une île et une bande de joyeux drilles qui se haïssent cordialement, passent des épreuves variées en maillots de bain, dérapent, pleurent, s’éliminent sous l’œil gourmand du présentateur Denis Brogniart, c’est désormais un recueil de dessins décalés, drôles sous le crayon avisé de Benoît Feroumont (Le Royaume). Et il n’en manque pas un des états d’âme ou des expériences « vécues » des candidats du bout du monde, Feroumont, c’est comme si il y était. Attention, vous ne regarderez plus Koh-Lanta du même œil.
Ce qui est la caractéristique de Koh-Lanta, ce n’est pas le paradis perdu qui sert de cadre à l’émission, ni les dangers (bien cadrés) du lieu, ni si les jolies candidates ont un maquilleur sous la main et un rasoir jetable. Ce qui est incontournable à Koh-Lanta, c’est le but, survivre et, si possible, éliminer les autres pour gagner de l’argent. Ah, les complots, les traîtrises, les jeux de rôles, les manipulations, les pactes secrets, les « je t’aime moi non plus », que du bonheur.
Feroumont l’a croqué, le bon nounours, à tour de crayons aiguisés, embarqué dans l’aventure par ses enfants, des fans. Dans son carnet, il explore le mécanisme bien huilé de la condition humaine, le combat pour la vie, version sympa certes mais très proche de celui que l’on rencontre en entreprise. Sauf que le maillot de bain… Et encore. Embarquer ses cadres dans un Koh-Lanta version cohésion des dirigeants est très tendance. Allez on s’éloigne du sujet. Koh-Lanta est un vrai roman que Feroumont a exploré, investi et raconté, livré dans toute sa splendeur de téléréalité à alibi sportif et de dépassement de soi sur fond d’émotion calculée et programmée.
Le Merveilleux spectacle de la téléréalité, Dupuis, 18 €
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