Un polar parisien, dans ce Paris d’avant-guerre avec les Halles, ses rues à bars et à dames, ses petites provinciales qui vont aller de désillusion en maison close, voilà où se passe L’Assassin des petits carreaux très agréablement troussé par Nathalie Ferlut (Dans la Forêt des lilas) et Étienne Oburie (La Mort aux yeux de cristal) au dessin tout en finesse sur une documentation soignée. Une jeune veuve dont la mari a été tué en 14 et qui hante sa vie, Ania est russe et fine mouche. A elle une enquête qui la touche de près et va lui permettre peut-être de revenir à la vie. Mais pas sans risques.
Quand son amie Renée tombe par la fenêtre, Ania veuve dépressive ne peut croire qu’elle s’est suicidée. Et décide de découvrir la vérité. Ce que lui déconseille le fantôme de son défunt mari avec laquelle elle discute souvent. Mais elle est têtue et rencontre celui qui semble être l’amoureux de son amie qui lui conseille de ne pas s’en mêler. Dans la chambre de Renée, Ania trouve une photo et une adresse, le bar La Renaissance. Ania reconnait une des femmes qui figurent sur la photo de Renée et rencontre par hasard une jeune provinciale, Mouche, qui risque de tomber sous la coupe d’un proxénète. Ania la ramène chez elle. Mais l’inspecteur Grognon lui déconseille d’aller au Bal des Truites.
Un scénario dont les fils se rejoignent peu à peu car Ania est instinctive. Elle va découvrir des vérités qui parfois ne sont pas des plus innocentes. Et l’intrigue va se compliquer avec des personnages peu recommandables ou inattendus et un vieux pistolet poivrière qui va l’aider la petite russe. On pourrait même penser avec ce premier album très réussi qu’Ania aurait un avenir prometteur dans une série à la madame détective.
L’Assassin des petits carreaux, Delcourt, 16,50 €
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