Après Staline et Hitler, la collection Face à face s’ouvre à un duo certes différent bien sûr, mais grâce auquel le monde a été transformé à jamais. On se souvient que le but de Face à face est de rappeler, expliquer des conflits qui ont changé le cours de l’Histoire que ce soit politique, religieux, artistiques ou militaires. Des duels qui finissent mal et ont eu souvent de quoi mettre l’humanité en danger. Pilate gouverneur romain de Judée n’avait pas prévu qu’un prédicateur, un prophète, un parmi tant d’autres allait semer la panique dans sa gestion d’une province qui commençait à bouger un peu trop. Le choix qu’il devra faire sera cornélien. Arnaud Delalande, directeur de la collection, avec Denis Gombert ont scénarisé le récit très précis et documenté de ce huis-clos dans lequel vont s’affronter deux hommes qui de toute façon ne sont pas faits pour se comprendre. Manuel Garcia a le trait qu’il fallait pour montrer la violence du débat, le choix politique de Pilate et surtout l’attitude intransigeante des membres les plus hauts placés de la communauté juive dont la puissance était remise en question.
Jésus de Nazareth, roi des Juifs, embête bien ce bon Pilate, préfet romain venu si possible remplir ses caisses en Judée et un peu celles de Rome. La région bouge et la révolte que des prophètes suggèrent n’est pas bonne pour les affaires ni pour l’avenir de Pilate. Pilate au fond ne croit pas que Jésus est un danger. Que faire ? Témoigner de la façon dont tout s’est joué. En Judée Pilate doit se faire un nom. Il est tout puissant sur les populations. Quitte à se faire des ennemis au sein des prêtres du temple de Jérusalem dont il a besoin et de leur trésor. Il accumule pourtant les erreurs. Il y aura la mort de Jean-le-Baptiste demandée par Salomé. Arrive en fin un certain Jésus et là, la vie de Pilate va prendre un autre tour pour lui assurer à jamais une notoriété universelle. Mais pas dans le bon sens.
Il s’en est lavé les mains de la mort de Jésus. Il aurait pu le faire libérer et que ce serait-il passé ? Question intéressante qui mériterait une uchronie. On assiste à la cène, à la passion, à la trahison de Judas et au reniement de Pierre. Un duel que Pilate pensait avoir gagné mais qu’il a perdu. Le Christianisme pouvait avoir son fils de dieu martyr ressuscité. Un très bon album, intelligent et qui donne vraiment les vraies pistes sur cet évènement hors normes.
Face-à-face, Tome 2, Jésus et Pilate, Robinson, 13,95 €
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