Il y a son dessin, brûlant, éclatant, inspiré. Et son sens du texte, du dialogue, de la mise en scène. Guillaume Sorel a adapté Maupassant. Non pas les contes mais Le Horla, un autre registre. Aux frontières du surnaturel, de l’insaisissable, du crépusculaire, Sorel livre sa vision de la damnation, de la folie bien sûr qui touche Maupassant à la fin de sa vie.
Un homme aisé, intelligent vit dans une grande maison au bord de la Seine en Normandie. Le bonheur est trop tranquille. Les prémices d’un drame en puissance apparaissent. Le chat de cet homme sans histoire sent le malheur arriver, une présence que lui seul voit. Les cauchemars nocturnes commencent. L’homme perd le sommeil, a peur, se sent envoûté. Il part au Mont Saint-Michel pour trouver des réponses. Il en revient bredouille alors que les phénomènes de plus en plus violents hantent ses nuits. Sa carafe d’eau se vide seule. Il n’est pas fou. Il le dit. Un autre vit à ses côtés. Le surnaturel a envahi sa demeure. Le spiritisme ne l’aidera pas. Il a peur mais ne peut quitter les lieux, se croie envahi pas des créatures importées par un navire brésilien. Le feu pourra-t-il venir à bout de son fantôme ?
Il est évident que le Horla est une sorte de double, d’image venue d’un miroir déformant des tourments de l’âme du narrateur. Ses angoisses, ses doutes se matérialisent dans une danse macabre dont seule la mort est l’issue. La folie mais qu’est-ce-que la folie, s’est imposée à la raison. Il fallait tout le talent de Sorel pour en arriver à mettre au jour ce Horla destructeur. Chaque case est un petit chef d’œuvre de trait, de couleur ou d’expression. Ce Horla est un très bel album.
Guillaume Sorel expose à la Galerie du 9e Art jusqu’au 5 avril 2014. L’album Le Horla sera disponible à la vente en version normale et version grand format enrichie. Mise en ligne des originaux sur galerie9art.com Ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 19h, le samedi de 11h à 19h.
Le Horla, Éditions Rue de Sèvres, 15 €
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