Une série et un auteur qui a su allier romanesque et grande Histoire, le tout sur fond de ligne claire avec un grand talent. Le Centre d’Art de Rouge-Cloître (Bruxelles) expose Baudouin Deville depuis le 2 avril au 15 mai prochain. L’Exposition intitulée « Kathleen, de Bruxelles à Léopoldville » présente les originaux des quatre albums que Baudouin Deville a signé avec Patrick Weber et Bérengère Marquebreucq aux Éditions Anspach, Sourire 58, Léopoldville 60, Bruxelles 43 et Innovation 67. Une exposition en collaboration avec l’asbl « Sur la pointe du pinceau » et les Éditions Anspach.
Les auteurs y évoquent l’histoire de la Belgique et de Bruxelles de la seconde guerre mondiale à la fin des années soixante. Les couvertures des quatre albums, les planches, illustrations et croquis inédits sont exposés avec des documents d’époque. Depuis le respect du contexte historique et la reconstitution des décors jusqu’au style graphique épuré de la ligne claire, chère à Hergé et à E. P. Jacobs, tout dans l’œuvre de Baudouin Deville s’unit harmonieusement pour faire de ces ouvrages un plaisir de l’œil et de l’esprit.
Baudouin Deville est né à Liège en 1956 et dessine depuis l’enfance. À 9 ans, il publie déjà Les aventures de Théodore, dont le succès est assuré auprès d’un entourage familial enthousiaste. Après un bac classique et ensuite un diplôme en gestion d’entreprises, il rencontre Eddy Paape, dessinateur, entre autres, de Jean Valhardi et de Luc Orient, dont il suivra les cours à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles. Dès 1982, Deville s’initie également aux techniques publicitaires au CAD (College of Art & Design), ce qui l’amènera à créer plus tard Traits Graphic Design, sa société de graphisme et de création.
En 1983, il signe avec Bedescope et publie la trilogie L’Inconnu de la Tamise. Ensuite, il crée Les Esclaves de la Torpeur chez Dargaud puis, aux éditions Paquet en 2011, l’album Continental Circus. Une nouvelle série est lancée en 2018 aux éditions Anspach, en duo avec l’historien-scénariste Patrick Weber relatant les aventures de Kathleen, hôtesse de l’Exposition Universelle de 1958 dans Sourire 58, le premier opus. Dans les tomes suivants, Léopoldville 60, Bruxelles 43 et Innovation 67, l’héroïne verra sa vie se dérouler à l’époque de la chute du Congo belge en 1960 puis, au moment du drame de l’incendie de l’Innovation en 1967, en passant par un flash-back en 1943 durant la Seconde Guerre mondiale. Ces quatre albums magistralement documentés et dessinés dans la tradition de l’école de la bande dessinée belge obtiennent un vif succès auprès des lecteurs. Sourire 58 deviendra d’ailleurs la BD officielle des 60 ans de l’Atomium.
J’adore son style…et la ligne claire ! J’en fais moi-même…