On avait laissé Irena dans le ghetto de Varsovie où les Allemands ont parqué les Juifs polonais pour mieux les laisser mourir de faim. Irena Sendlerowa est une Polonaise qui n’accepte pas la barbarie nazie et va tout faire pour sauver le plus d’enfants possibles du ghetto. Dans ce tome 2 on découvre avec un grand respect et admiration les moyens incroyables mis en œuvre par Irena et ses amis Polonais, au péril bien sûr de leur vie. Jean-David Morvan, Séverine Tréfouël et David Evrard continuent avec passion et talent leur œuvre de mémoire pour ces Justes qui sont allés au bout de leur foi en l’homme. On est dans un univers horrible dont le dessin volontairement enfantin accentue d’autant plus la monstruosité des actes. Une émotion totale qui trouvera sa conclusion dans le tome 3.
En 1942 à Varsovie, Irena continue à faire sortir en cachette des enfants juifs du ghetto. Elle passe au stade supérieur avec une organisation poussée qui fait appel à toutes les bonnes volonté malgré les risques. Prêtre, maçon, conducteur de tram, concierge, ils sont prêts à tout ces justes malgré la menace. On jette des bébés par dessus les barbelés qui tombent dans les bras de résistants. Les égouts sont aussi des chemins d’évasion et la vodka, en petite dose, est la seule solution pour éviter que les bébés ne pleurent pendant le passage devant les SS. Il faudra même accrocher des enfants à des adultes sous le manteau pour les faire sortir. Mais il y aura une fuite, un SS qui voit l’occasion de faire chanter Irena et ses amis. Irena sera contacté par la résistance polonaise et ils s’associeront. Jusqu’au jour où Irena est arrêtée et torturée dans les caves de la Gestapo par un SS. Elle ne dira rien.
On sent pris aux tripes aussi bien par le dessin des enfants squelettiques du ghetto, les parents désespérés qui savent le sort qui les attend. La chambre d’exécution des SS est dans sa terrible réalité un summum de l’ignoble. Ne pas oublier, se souvenir des ces gens remarquables qu’ils soient Polonais, Français, Italiens, ces Justes parmi les Justes qui seront reconnus ensuite mais pas tous pour avoir eu le courage de se dresser contre le nazisme, sans armes, avec leur cœur. Irena sauvera environ 2500 enfants avec ses amis, cachera la liste de leurs vrais noms pour qu’on puisse après la guerre tenter de retrouver leurs parents. Lui rendre hommage était un devoir. Morvan, Evrard et Séverine Tréfouël l’on fait et on ne peut que les en remercier. C’est une réussite.
Irena, T2/3 Les Justes, Glénat, 14,95 €
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