On en avait largement parlé pour l’exposition-vente de Keith Burns chez Comic Art Factory en 2019. Avec Out of the blue, on rejoint les équipages de la Royal Air Force à la fin de la seconde guerre mondiale en plein combat aérien sur des Mosquito, un des plus rapides avions de l’époque mais fait en bois. Garth Ennis (Preacher, The Boys, Punisher) est au scénario. Keith Burns réalise avec Out of the blue, sa troisième série d’aviation se déroulant durant la seconde guerre mondiale. Paquet, qu’on ne peut que remercier, en édite une édition française sous le même titre. Ian Kennedy est au dessin des pages de chapitres. Une série qui vole haut si l’on peut dire dans la plus pure tradition anglaise du genre depuis Battler Britton, renforcée d’une large part humaine, sensible, dont le crayon de Burns assure un grand spectacle dans la collection Cockpit.
Une escadrille de bimoteurs Mosquito où se pose le Flight Lieutenant McKenzie qui percute un autre chasseur en train d’atterrir. McKenzie n’est pas un as, au moins en apparence, et son nouveau chef d’escadrille, Broome, n’apprécie pas vraiment la casse. Il lui colle comme navigateur Joe Ranjaram d’origine hindou. McKenzie s’installe dans un cottage près de la base avec sa femme, Beth. Les missions commencent, attaquent de navires allemands le long des côtes norvégiennes. En prime ils ont le pire Mosquito du squadron, Vacheté. Il n’arrête pas les pannes et dès la première mission les roquettes ne partent pas. McKenzie avait été muté en Russie, s’est battu avec courage et a été blessé, puis relégué au rang d’instructeur avant d’être muté sur Mosquito. Il retrouve un ami commandant de la base, Oxblood qui intervient auprès de Bloome qui lui l’a pris comme cible.
Hormis la guerre aérienne qui est la toile de fond très bien mise en scène, il y a la psychologie des pilotes, leur paranoïa et leur peur au quotidien de ne pas revenir. Les pertes étaient terribles. McKenzie et Broome sont les deux leaders de ce Out of the blue scandé par des missions où les équipages se font abattre les uns après les autres. On est dans une BD très réaliste, sans concession avec aussi un seul personnage féminin qui va compter beaucoup dans le contexte dur de l’époque, on n’en dit pas plus, comme aussi le rappel de tout ces pilotes défigurés par les flammes dans leurs avions en feu et qui reprendront les commandes. On évacue le côté idéalisé souvent mis en avant dans ces histoires de pilotes pour une histoire d’hommes face à leur mort quasi programmée. Et qui n’hésiteront pas à aller jusqu’au bout comme leurs adversaires allemands. La première édition contient un cahier graphique de 17 pages avec des peintures de Keith Burns inspirées de ce livre, ainsi que des crayonnés de planches.
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