C’est en partenariat avec le Festival de Sérignan et BD Boum à Blois, que Jean Solé est venu accrocher l’exposition qui lui est consacrée à la galerie de la Médiathèque André Malraux à Béziers. Avec bien sûr l’aide de l’Agglomération Béziers Méditerranée. En écoutant les images, titre de cette superbe et très riche exposition, se tient jusqu’au 24 juin 2018.
On a redécouvert parfois quelques-unes des faces du talent de Jean Solé. Un univers coloré, riche, fantastique et plein d’humour ou aussi capable d’accrocher les consciences. Voici la très bonne biographie de Jean Solé publiée par la Médiathèque de Béziers :
Fils de réfugiés espagnols – né en 1948, il ne sera naturalisé français qu’à l’adolescence –, Jean Solé ne brille pas par son parcours scolaire, au grand désespoir de ses parents : « Ils ont dû se faire un sang d’encre, mais il n’y avait rien à faire, ma tête n’était ni à la grammaire ni au calcul ». Côté dessin, en revanche, tout va bien : « Je n’aimais pas aller dans la cour de récré, je n’aimais pas le sport, les jeux brutaux, alors je restais dans mon coin à faire des crobards ». On devine la suite. De fil en aiguille, de crayon en pinceau plutôt, là où ses petits camarades cessent de dessiner, Jean, lui, continue. « À la maison, on lisait surtout Vaillant. C’était le seul périodique de BD que mes parents, communistes, toléraient ».
Le jeune garçon passe outre l’interdiction et parcourt en cachette de petits formats dont il recopie parfois les couvertures, et découvre successivement le journal Spirou (et son génialissime Franquin) et l’hebdomadaire Pilote (et son génialissime Uderzo) : « À leur lecture, une chose évidente m’est apparue : je voulais être dessinateur ! » À l’âge de 14 ans, Jean assiste également au mythique concert des Beatles à l’Olympia : « Le genre de choc qui vous marque à vie ! ». Il aurait pu apprendre un instrument, mais préfère jouer, comme il dit, de l’électrophone. La musique s’impose de fait comme son autre grande passion, thématique qu’il transcrit sous forme d’illustrations et de bandes dessinées, parues dans Pilote, Fluide Glacial, (À Suivre) ou Rock & Folk. D’Alan Stivell à Frank Zappa, des Stones aux Beatles (évidemment), en passant par Charles Trenet ou Richard Gotainer, son goût pour la caricature y fait florès.
Dès le seuil des années 1970, René Goscinny le recrute à Pilote. Il y enchaîne la rubrique pop « En écoutant les images », « Jean Cyriaque » avec Jean-Pierre Dionnet, quelques « Grandes gueules » et ses premières « Animaleries », d’étonnants télescopages entre bestioles diverses et objets du quotidien : de l’aigle-trousse au mouflon à lunettes, des canards-escarpins à l’autruche-feu vert… Un mélange des « genres » qui l’amènera plus tard, tel un moderne de Vinci, à imaginer les visuels de « From animals to animats » (« des animaux aux automates »), une série de conférences internationales sur la bionique.
Médiathèque André Malraux – 1, place du 14 juillet – Béziers
Le mardi, mercredi, vendredi et samedi de 10h à 18h, le dimanche de 14h à 18h
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