Une vision de Goya en maître de l’horreur, un personnage à la dérive malmené, tourmenté par ses démons, l’album de El Torrès et Fran Galan est à la fois terrifiant et envoûtant. Sourd, malade, aimé, haï, sous la tutelle d’un souverain espagnol indécis, Francisco de Goya est le peintre de l’extrême. On considérera cette thèse très affirmée cependant sur le fond comme une hypothèse que les œuvres du peintre finalement confirment si on les interprète sous cet angle. La peur, les monstres, la maladie, le long chemin d’un génie sur le fil de la déraison.
Cadix 1793, Goya malade entend des bruits abominables. Un monstre le terrifie. Son ami Asensio est à son chevet. Comme la duchesse d’Albe, grande d’Espagne très proche de lui. Maria Teresa rend compte à son mari qui protège le peintre. Goya est halluciné et ce n’est pas la première fois. Goya est persuadé que le mal qui le ronge est une malédiction lancée contre lui il y a trois ans à Valence. Avec sa femme il est parti de la cour. Ils ont perdu sept enfants et se rendent chez le peintre Asensi qui est sourd. Goya aussi. Les deux amis échangent sur l’art qui doit être libre car viscéral et intuitif. Asensi lui montre un sabbat de sorcières autour du diable. Goya est choisi pour que son art soit une porte vers un monde extraordinaire et terrible.
Dommage que des œuvres de Goya dans lesquelles on retrouves ses angoisses et ses monstres ne scandent pas l’album. On est sur un plan très philosophique si ce n’est psychologique certes graphiquement sublime mais complexe dans l’écriture. Homme des Lumières comme il se dit qui cherche le rationnel ou celui de la nuit avec ses ombres maléfiques ? Le rôle ambigu de Maria Teresa duchesse d’Albe apporte sa part de mystère supplémentaire. Horrible, grotesque au sens littéraire du terme, Goya a effectivement visité des univers qui font peur et impressionnent. Un tourmenté viscéral aux tourments sanglants.
Goya, le terrible sublime, Glénat, 18 €
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