Un destin hors du commun mais qui n’aurait pu être si Madeleine Riffaud n’avait pas été une femme de courage, de volonté, incapable de renoncer à sa liberté dans une France occupée par l’Allemagne après la défaite de juin 40. Madeleine, Résistante, c’est un témoignage rare qui fait acte de mémoire au moment même où les derniers témoins disparaissent et où face aux nouveaux extrêmes on en a bien besoin . Jean-David Morvan, en coscénarisant avec Madeleine les albums dessinés remarquablement, passionnément avec talent et force, très bien documentés par Dominque Bertail, a rappelé à Ligne Claire les conditions dans lesquelles le tome 2, L’Édredon rouge avait été réalisé, ce qu’il mettait en lumière, le quotidien de la vie sur le fil de ces femmes et de ces hommes qui ont été l’honneur retrouvé de la France au péril de leur vie.
Paris 1942, Madeleine dans Paris occupée se rend à un rendez-vous capital pour ses débuts de résistante. Elle y rencontre ceux qui vont désormais faire partie de son quotidien, Fontaine, Picpus l’armurier. Il lui faut un nom de guerre, un pseudo. Ce sera Rainer comme Reiner Maria Rilke dont elle voit un lire dans la bibliothèque. Elle doit écrire un tract qu’elle transforme en poème, trop long et qui incite à mourir pour la liberté alors que la devise des FTP c’est vaincre et vivre. Elle va aussi peindre des croix de Lorraine la nuit sur les murs, échapper aux patrouilles. Elle garde son apparence de jeune fille « légale », rejoint Darcourt patron des FFI de Paris. Il zozote et saura plus tard pourquoi. Il lui apprend comment coder un ticket de métro pour se souvenir de l’adresse d’un rendez-vous. Elle va devoir mener une vie normale en apparences. Elle distribue des tracts dans la rue protégée par Picpus qui lui raconte des arrestations, celle de Péri. Et intervient pour prévenir des opérateurs de radio clandestins que des camions gonios les cherchent.
Oradour, le CNR de Jean Moulin, tout revient à la surface. La vie au jour le jours, grandeur et servitudes du résistant, de la porteuse de messages, comment récupérer des armes. On ne parachute pas des containers sur Paris comme à la campagne. Pendant la libération de la capitale en août 1944, De Gaulle s’y opposera afin que les FTP communistes ne soient pas en mesure de prendre le pouvoir. Il ordonnera à Leclerc de se dérouter avec la 2e DB contre les ordres US pour calmer les velléité du colonel Fabien. Mais on en reparlera sûrement avec Madeleine dans le prochain tome. Un album qui va une fois de plus être une vraie référence, émouvoir les lecteurs, leur faire prendre conscience du rôle ingrat mais capital de la Résistance à travers les actes de Madeleine qui va prendre de plus en plus d’importance dans le réseau et qui va aller au bout de son combat arme à la main avec la mort pour compagne.
Madeleine, Résistante, Tome 2, L’édredon rouge, Aire Libre Dupuis, 23,50 €
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