Deloupy a deux casquettes. Il est l’un des fondateurs des éditions Jarjille, maison d’édition alternative à Saint-Étienne. Il est aussi le dessinateur d’Algériennes qui, après Love Story à l’iranienne s’est fait largement remarquer par ses qualités graphiques et scénaristiques sur un sujet pas facile. Deloupy était comme chaque année au festival BD de Sainte-Enimie avec des auteurs de Jarjille. A cette occasion, Deloupy a présenté à ligneclaire.info les nouvelles sorties sousJarjille. Il est revenu aussi sur la conception d’Algériennes et les réactions à cet album. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Deloupy, si on faisait un petit tour sur l’actualité des éditions Jarjille ?
Un peu tendance l’Afrique en BD ?
Oui mais ce n’est pas un carnet de voyages au sens où on l’entend, on fait des dessins, on se balade. On entre vraiment dans ce qu’est l’Afrique aujourd’hui, qui sont les Africains, comment on y vit. On est dans une Afrique urbaine. Entre janvier et mai on a tout vendu et on a réédité. C’est la première fois que cela nous arrive chez Jarjille. Elle travaille sur le tome 2.
Oui et c’est intéressant pour nous car quand on travaille comme cela avec un jeune auteur, c’est un risque. Voir ce risque récompensé par beaucoup de ventes en librairies, donc par des gens à qui on n’a pas fait l’article, qui ont pris le livre pour ce qu’il était, ce qu’il leur renvoyait, c’est bien. Léah travaille de façon tout à fait traditionnelle. Elle a beaucoup d’avenir. Ensuite il y a Ulric dont c’est le troisième livre chez nous. Tracer, ce n’est pas un récit biographique. Un quadragénaire décide de partir. Il trace la route et va aller jusqu’au bout de ses idées, comme Ulric. On est aussi dans un voyage, plus intérieur cette fois, dans sa tête. C’est le livre le plus abouti d’Ulric qui s’est bien vendu aussi.
Vous avez une distribution efficace ?
Absolument. La diffusion est compensée par des livres qui marchent moins bien. Il faut trouver une sorte d’équilibre. Jarjille est une association et on ne fait que des livres que quand on a l’argent pour les faire. Je ne suis pas salarié. On rembourse nos frais et on en touche des revenus que sur les livres que j’ai fait chez Jarjille. Donc on est sain financièrement. Ce sont les ventes qui financent nos créations. Les livres financent d’autres livres.
Après l’actualité de Jarjille, on passe à celle de Deloupy, la votre. Il y a eu Algériennes qui a marqué, un sujet pas simple à évoquer, la guerre d’Algérie ?
Il y avait aussi le risque d’une réception plus ou moins bien comprise par le public ?
On avait pris soin de faire relire le livre à un historien pour s’éviter toute erreur possible. Swann et moi ne le sommes pas et les témoignages peuvent être soumis à caution. Il fallait montrer graphiquement l’indicible sans pour autant s’y complaire.
Vous avez eu des retours ?
Beaucoup et surtout en dédicaces. Si on choisit d’acheter ce livre, il y a un écho par rapport à sa propre histoire. Cela peut être lié à la guerre d’Algérie ou à l’Algérie. Le livre est bien pris parce qu’il y a aujourd’hui une volonté de boucher les trous du puzzle. Je ne l’ai pas eu à l’école la décolonisation. Aujourd’hui ça commence. Il n’y a pas de polémique, on ne prend pas partie et les témoignages se répondent sans donner de point de vue. On a voulu aussi qu’a la fin du livre il y ait une bibliographie importante qui nous a servi. A chacun de poursuivre sa réflexion.
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