Un agent très spécial qui se retrouve embarqué dans une affaire tordue avec pour cadre Constantine, la ville algérienne. Un retour très précis et documenté sur les années noires pendant lesquelles islamistes et pouvoir FLN se sont affrontés et où tout aurait pu basculer. Fred Duval a écrit à la fois un thriller haletant mais a aussi replacé dans un contexte un peu oublié malheureusement, celui d’une Histoire qui n’est pas sans rapport avec ce que nous connaissons aujourd’hui comme radicalisation.
Martin, agent des renseignements, ancien du 11e Choc, polytechnicien, doit être exfiltré après une mission. Il est à Constantine accompagné d’Ahmed, un flic de la police militaire algérienne. Leur voiture et leur escorte sont la cible d’un attentat dont les deux hommes se sortent. Qui est la cible ? Ils prennent la fuite dans les petites rues du vieux Constantine. A Paris, Madame Novak conseillère du président se renseigne sur le profil de Martin qui était en Libye quand Kadhafi a été assassiné. A Constantine deux policiers enquêtent sur l’attentat mais sont écartés par la police militaire. Ils décident quand même de retrouver Martin et Ahmed réfugiés chez un de ses amis. Ils se souviennent des évènements qui ont déchirés l’Algérie avec le FIOS et le GIA dans les années quatre-vingt-dix. Ahmed va en raviver un triste souvenir.
Constantine, ville atypique, est la toile de fond très présente des débuts de Martin. Une course-poursuite sans temps mort avec la bonne dose de rebondissements et de suspense, de revirements de situations en fonction du passé des personnages. Martin est le catalyseur de ce retour sur le passé et sur le présent avec la politique algérienne actuelle clairement évoquée. Vraiment une excellente surprise cette nouvelle série que Stéphane Créty dessine avec talent, réalisme et d’un trait original, sombre et puissant rehaussé par les couleurs de Jérôme Maffre.
Nom de code : Martin, T1 Constantine, Delcourt, 14,95 €
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