Macao, l’enfer du jeu est un titre assez drôle du Grand Orchestre du Splendid. On oublie cette fois le côté rigolo et on plonge dans les bas-fonds pour milliardaires qui ont fait fortune dans cette ancienne colonie portugaise devenue chinoise. Macao c’est le titre de la nouvelle série très bien agencée de Philippe Thirault et Willy Duraffourg au scénario sur le dessin efficace de Federico Nardo. Un journaliste qui doit écrire la biographie d’un des patrons du jeu, ça ne va pas être de tout repos mais peut rapporter gros où un aller simple au fond de la baie sans espoir de refaire surface. On démarre sur les chapeaux de roue et pas vraiment le temps de reprendre son souffle, ce qui est dans ce cas généralement bon signe. Solide.
Léon travaille pour un journal de seconde zone. Il est grillé dans le milieu après que le politicard dont il avait écrit la bio se soit retrouvé en prison. Son père est fou. Il vit dans un taudis. Son frère est un riche chirurgien esthétique que se moque totalement de ce qui peut leur arriver. A Macao, le propriétaire du Crown, un gigantesque hôtel casino fête son anniversaire et Leon doit interviewer Cecilia Hot une chanteuse. Le patron du complexe, Kwan Tao, veut se lancer dans la politique. Leon est amené auprès de Kwan Tao qui veut l’embaucher pour écrire sa biographie comme il l’a fait pour le fameux politicien qui grâce à lui à connu le succès avant de sombrer. Leon refuse mais ce n’est pas du goût de Kwan d’autant que le père de Léon a besoin de soins dans une clinique hors de prix. Au Casino Leon rencontre une jeune femme, Jia Ye et le fils d’un riche diamantaire, Jimmy Li. Leon accepte de rédiger la biographie mais à condition que Kwan soit honnête avec lui et réponde franchement à ses questions. Ce qui va ouvrir des horizons inattendus.
Un univers sans limites ni financières, ni de violence, et dont on ne peut même pas envisager la puissance, ce thriller est mené à l’arrachée, avec une vraie volonté de flirter avec le danger. Mais il y a aussi la part humaine, de romanesque d’un homme qui se retrouve bien que tout puissant en danger. Le journaliste sera soit son porte-bonheur, soit son bourreau mais pas un témoin passif. Un dessin de qualité pour les débuts d’une saga qui en impose sur un scénario clair et bien écrit. A suivre de près pour la suite qui on l’espère confirmera.
Macao, Tome 1, La Cité du dragon, Glénat, 14,50 €
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