Un tome 2 qui est arrivé très vite. Le Convoi dont nous avons traité récemment le premier tome arrive à sa fin. Rappel, une jeune femme quitte Montpellier où sa mère et elle, réfugiés espagnols chassés par la guerre civile, sont installées. Elle part à Barcelone. Sa mère qui avait juré ne jamais revenir en Espagne y est hospitalisée. Angelita est persuadé que son père est mort et c’est pourtant sur lui qu’elle tombe à la fin du tome 1. La suite reprend l’histoire de ce père dont le destin sera brouillé par la fuite d’Espagne en 1938, les camps de concentration français d’abord à Rivesaltes puis d’extermination en Allemagne, son choix ensuite.
Il est très difficile de lever le voile sur l’intrigue élaborée par Lapière avec intelligence et humanité. Ce n’est pas utile et nuirait à l’œuvre. Il faut se plonger dans ces deux albums qui témoignent à travers la part romanesque. Tout fonctionne, le silence, la peur, la chape de plomb d’une époque dont la France peut rougir avec son mépris même si aujourd’hui ces victimes du franquisme et leurs descendants sont autour de nous dans le Sud, Français et intégrés sans avoir oublié.
Angelita et sa mère devront faire acte de compréhension mutuelle, de pardon. Denis Lapière et Eduard Torrents qui signe, hormis le dessin, trois pages de remise en situation à travers le destin de ses proches ont fait acte de mémoire. La Retirada, l’arrivée des Républicains espagnols en France, demande à ne pas être occultée. La tragédie a été à l’image de l’époque, sans pitié. C’est bien d’en reparler.
Le Convoi, Tome 2, Dupuis, 15,50 €
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