Elle ne finit pas cette grande guerre et elle se déplace même sur des terrains d’opérations extérieures comme on dit. Dans le tome 7, Bouteloup a rejoint l’Armée d’Orient. Il a sauvé la vie d’un officier russe et maintenant, au début du tome 8, d’un enfer l’autre, il est dans la cavalerie en Macédoine en septembre 18. Pas de quoi pavoiser à deux mois de la fin du conflit (ce que personne ne sait bien sûr) car la mort est toujours de la fête malgré tous les efforts des médecins et les progrès de la chirurgie de guerre. Une série qui ne dévie jamais de sa ligne conductrice signée remarquablement par Ordas, l’histoire authentique du corps de santé en 14-18, l’évolution des ambulances en première ligne. On en dira autant pour le dessin d’Alain Mounier qui assure en images fortes, émouvantes et sans concession le destin d’exception de Bouteloup, médecin du front et humaniste.
Une charge de cavalerie, c’est celle ordonnée par Bournazel, futur général de la guerre du Rif au Maroc en 1925. Bouteloup et son équipe est à cheval. Et il va y avoir de la casse face aux Autrichiens. Joachim, frère du colonel d’Aurainville, est tué alors que Bouteloup avait promis de le protéger. Bouteloup obtient que les soldats tués ne soient pas inhumés sur place mais embaumés et rapatriés en France dont Joachim. Sur le navire hôpital qui les ramènent Bouteloup tombe sur un maître principal, Dervilly, qui l’avait accusé de trahison pour avoir négocié une trêve en faveur des blessés pendant la bataille de Fleury. Dervilly a le pouvoir militaire à bord et quand un U-Boot arraisonne le navire malgré Bouteloup qui réussit à éviter le torpillage, Dervilly leur fait frôler la catastrophe.
Il va falloir faire accepter au colonel d’Aurainville la mort de son frère. Clemenceau qui sait que la guerre est gagnée veut quand même une dernière offensive car l’Allemagne n’est pas encore vaincue. Le destin de Bouteloup se jouera-t-il sur cette dernière bataille ? Suspense à conserver car il y aura encore un album, le dernier. La médecine de guerre est née en 1914 et elle ne cessera malheureusement de se développer, de se perfectionner aujourd’hui encore. En fin d’album figure un nouveau cahier sur les personnels sanitaires de l’époque avec l’aide du Musée des services de santé des armées. L’histoire de femmes et d’hommes courageux dont la victoire était de sauver la vie des autres au prix souvent de la leur.
L’Ambulance 13, Tome 8, D’un enfer, l’autre, Grand Angle, 14,50 €
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