On aura attendu sept ans pour savoir si finalement l’abominable docteur Septimus avait gagné ou pas la partie, si il avait ressuscité d’entre les ruines de son laboratoire, si la Marque Jaune jouait les prolongations, si Olrik continuait à être un malfaisant sans pitié ou un ramolli du cervelet, si il y avait encore des E.T. dans la City et enfin si Mortimer s’entendait toujours aussi bien avec Blake. On avouera que pas mal de questions se pressaient au portillon depuis L’Onde Septimus parue en 2013. Le temps passe.
Aux manettes à nouveau, au stylo, Jean Dufaux pour lequel on ne peut avoir que plaisir à découvrir un scénario qu’il a concocté. Ce qui est le cas bien sûr dans Le Cri du Moloch, second épisode des nouvelles aventures londoniennes et scientifiques de Blake et Mortimer. Un petit changement cependant entre les deux titres, parmi les dessinateurs. Aubin n’est plus là. Étienne Schréder a été rejoint par Christian Cailleaux (Piscine Molitor). Un conseil, pour le plaisir et aussi bien avoir la trame narrative en tête, se souvenir de tous les détails, il faut relire L’Onde Septimus avant de se plonger dans Le Cri du Moloch.
Une exposition-vente du 11 décembre 2020 au 02 janvier 2021 se tiendra chez Huberty & Breyne qui présentera dans sa galerie Parisienne, les originaux de cet ouvrage dessiné à quatre mains par Christian Cailleaux et Étienne Schréder. La mise en ligne des œuvres aura lieu à partir du vendredi 11 décembre 2020.
Le Professeur Scaramian est mécontent. Il n’a pas pu faire virer Blake après la destruction d’Orpheus (quand on vous disait qu’il faut relire le tome 1). Mais Orpheus n’était pas le seul passager d’un engin spatial. Il y avait d’autres nefs planquées et on a pu récupérer l’occupant Orpheus VII. C’est la reine, oui sortie de The Crown, qui a épargné Blake et l’a remis en selle (dans une scène remarquable, très bien mise en scène) face à un certain Deskitt qui tente de rattraper les humeurs boudeuses du professeur Scaramian. Olrik est chez les fous et Blake essaye de recomposer son passé depuis l’Égypte. Par Horus demeure, Mortimer essaye de faire parler le colonel. Olrik lui et les autres traumatisés dans les nuages, demandent asile qui leur est refusé. Mais pourquoi ? Mortimer se débrouille pour refaire entendre à Olrik la formule du Sheik. Il semble sortir de sa transe. Blake retrouve celle qui a recueilli Olrik après l’affaire de la Marque Jaune, une Chinoise Lilly Sing. Quand à Mortimer il est approché par Scaramian qui va lui donner des informations capitales et lui faire découvrir un bien curieux endroit.
C’est nouveau de voir Blake et Mortimer jouer chacun dans leur propre camp au moins provisoirement, en solo. Idem pour les manigances politiques et gouvernementales. On dira aussi qu’Olrik deviendrait presque sympathique à Mortimer. On avait parlé de cause commune dans la chronique du précédent épisode. Remarquables aussi les ambiances, les décors de laboratoire, le vaisseau spatial enfoui dans le sol de Londres, la silhouette même de Moloch survivant alien capable de possession physique et ses curieux signes cabalistiques.
Dufaux renoue avec un style et le classique en y ajoutant son imaginaire très riche. Pas un instant ses dialogues ne surchargent les images, le dessin mais que pourrait-on apprendre en la matière à Jean Dufaux ? Londres est grise à souhait, les personnages ont tous leur raison d’être comme Sir Spark, ex-nazi britannique. Il n’y a pas que des gentils ou des méchants. Dufaux joue sur les ambiguïtés en finesse pour mieux surprendre. Churchill, des clins d’oeil et Olrik qui tient la vedette même sur la couverture, accélération finale, une pincée d’humour, on est dans le meilleur. Le dessin est à la hauteur du débat et du rappel du chef d’œuvre de Jacobs, La Marque Jaune, comme les couleurs de Laurence Croix vitales de qualité pour un Blake et Mortimer.
Les aventures de Blake et Mortimer, Tome 27, Le Cri du Moloch, Blake et Mortimer/Dargaud, 15,95 €
un whisky Kavalan (p. 28) ? sauf que ce (bon) whisky taiwanais n’est commercialisé que depuis 2008… ce n’est pas bien sérieux !
Et ce cri, mais quel cri du moloch puisqu’il ne parle pas, il écrit !
Oui, c’est même navrant de bout en bout, avec des personnages le plus souvent bâclés, des couleurs mièvres et appliquées par ordinateur (pouah, quelle horreur !) et des scènes qui tiennent du surréalisme. Cela sent (trop) le mauvais cinéma dont les références sont omni-présentes ; excusez du peu. Au final, il y a très peu de choses bien à ressortir de ce duo d’albums uchroniques. Mais il y aura encore et toujours des lecteurs pour encenser cet album, surtout à 16€. Il en faut car le show must go on
T27…Je ne l’ai pas encore acheté. Je vais juger par moi même…j’ai déjà toute la collection, depuis ma jeunesse…C’est vrai qu’on étire la sauce un peu…
Le dessin de ce deuxième tome n’est pas très bon, contrairement à celui du premier tome, fidèle à Jacobs.
Il n’est qu’à voir la manière dont Blake est représenté – méconnaissable et changeant à chaque planche…
« L’onde Septimus », après un début prometteur, m’avait laissé perplexe avec l’apparition dans la seconde moitié de l’histoire d’un vaisseau spatial extra-terrestre qui à mon sens faisait partir le récit dans une direction différente, abandonnant le récit du savant fou et de ses émules vers un pur récit de science-fiction.
Le scénario initial était original avec cette sorte de compétition secrète entre quatre aventuriers aux personnalités différentes dont le sombre dessein ne faisait guère de doute et le professeur Mortimer qui lui aussi avait cédé à la tentation de reprendre les travaux de Septimus, sans en informer son ami Blake.
Pour cette suite, Jean Dufaux nous propose donc un vrai récit de science-fiction, qui bien qu’ayant l’apparence de Blake et Mortimer n’est vraiment plus du Blake et Mortimer.
Les personnages défilent sans grand lien, au fil des pérégrinations séparées de Blake et Mortimer : La reine d’Angleterre intervient en faveur de Mortimer qui aurait été lâché par Churchill (surprenant ?), Lady Rowana s’est réfugiée chez son père pour sortir de cette histoire (quel intérêt sinon nous faire quelques pages sur les nostalgiques anglais du fascisme !) alors que dans le même temps le récit hésite entre « Alien » et « l’invasion des profanateurs de sépulture » pour finir comme dans un Comics avec Olrik (il ne lui manque que la cape) dans le rôle de Superman sauvant la Terre d’une invasion extra-terrestre….
Dommage que la bonne idée d’une alliance de circonstances entre Olrik et nos héros ne soit pas servie par un meilleur scénario !
Heureusement le travail de Christian Cailleaux et d’Etienne Schréder est à la hauteur tant au niveau du dessein que du découpage.
Mais bon, j’ai passé clairement un meilleur moment en lisant les 2 tomes de « la vallée des immortels ».
Tout à fait d’accord avec Hardy!
J’étais aussi un peu déçu de l’onde Septimus, un superbe début d’intrigue mais malheureusement cet extra-terrestre qui « débarque » et vient gâcher l’histoire…
Et là malheureusement encore, ce 2ème tome est justement centré sur cet extra-terrestre (trop humanoïde en +…). J’aime le fait qu’Olrik soit le seul ‘à la hauteur’ quand ‘il faut y aller’, mais sinon c’est quand même globalement une déception.
Je suis déçu par Le Cri du Moloch, le scénario est vraiment très léger…
L’art de la ligne claire n’est pas donné à tous. Elle ne concerne pas uniquement le dessin mais aussi le scénario. Hélas, dessins décevants + scénario compliqué, c’est beaucoup trop pour qui est un inconditionnel de Jacobs. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris dans ces deux tomes qui ne sont qu’une nième tentative de plagiat du maître belge. Je n’ai même pas envie de les relire pour comprendre cette aventure. J’en suis bien attristé.
Un bon album mais au delà du scénario le dessin ( c’est facile de critiquer !!) est un rien moins fidèle pour un passionné de la série ! Mais c’est tjrs un immense plaisir de lire ces albums merci aux auteurs Patrick