Du noir aux petits oignons, du faux sympa qui dérape en cadence et sans prévenir, de l’enfantin qui se transforme en grand-guignol, et ce sont des compliments. Aurélien Ducoudray a cousu au petit point un scénario infernal avec Les Lumières de l’Aérotrain. Des jeunes gens pas pires que d’autres, avec leurs rêves et leur envies mais au milieu il y a la méchante sorcière au visage d’ange comme l’a croquée au dessin Johann Corgié. Tout ce petit monde va vivre des moments au départ enjoués. Mais jalousie, amour, mensonge vont former un cocktail explosif. Un album qui détonne, c’est le cas de la dire, et étonne par son machiavélisme inattendu.
Les personnages sont en place. Les gentils et la bizarre vont faire au moins au début bon ménage. Ensuite, c’est une autre paire de manche. Ducoudray a mis la dose et la montée en puissance se fait en douceur mais sans retour en arrière possible. On se doute bien qu’elle est trop jolie pour être honnête la Lucie. Certes, ils sont un brin niais dans le trio mais ils auraient mérité mieux. Enfin, c’est la vie. Aurélien Ducoudray et Johann Corgié ont fait dans le mensonge assassin sur fond de technologie abandonnée avec l’Aérotrain, projet authentique, supplanté par le TGV. Au total, un thriller à grande vitesse.
Les Lumières de l’Aérotrain, Grand Angle, 16,90 €
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