Frantz Duchazeau avait signé un Mozart à Paris étourdissant, pétillant, le génie face à la médiocrité. On en avait dit que Duchazeau avait donné vie à un album à la fois enchanteur et parfois désespéré, avec tact, offrant un souffle exquis à son Mozart. Il récidive avec une fois encore un artiste, Lazare Bruandet. Qui a vraiment existé, précurseur de la peinture en milieu naturel, sale caractère, révolutionnaire, sans soucis de sa postérité. Un atypique que Duchazeau met en vedette, tourmenté et grande gueule, talentueux et écorché vif au sabre facile. Une pépite ce non conformiste, le Peintre hors-la-loi et fier de l’être méritait bien d’être extrait de l’oubli au moins des néophytes.
On coupe la tête du roi citoyen le 21 janvier 1793. Druandet a autre chose à faire et va peindre après avoir assouvi sa maîtresse. La peinture en est une autre. La Révolution en est à ses extrêmes. Une pause à l’auberge, il boit comme un trou avec son copain Bertaux, raconte comment sabre à la main il a pris la Bastille. Vive l’anarchie et flanque sa femme par la fenêtre. Elle meurt. Il doit fuir, part à la campagne, se réfugie dans une abbaye et se souvient de ses premiers émois artistiques enfant. Dans la forêt, il tombe sur une bande de brigands, participe avec eux à une embuscade, finit par tomber amoureux d’une fille de ferme qu’il dessine. Mais la campagne est en feu en ces temps violents.
Un cas dans tous les sens du terme Druandet. Avant-gardiste, naturaliste, fasciné, déjanté, alcoolique, batailleur, fidèle à ses convictions, il est une source permanente d’étonnement. Il dit aller à la nature comme le papillon va à la flamme. Justicier capable d’aider des moines à s’armer pour se défendre, il a de Cartouche et de Fanfan la Tulipe. L’album de Duchazeau est un voyage qui interpelle sur à la fois l’art et l’homme. Le peintre peut-il être un conformiste ? Ou un révolutionnaire en perpétuelle recherche ? Une saga brillante, émouvante d’un homme qui laissera peu d’œuvres à la côte fort moyenne de nos jours, quelques milliers d’euros. Reste le parcours qui lui vaut de l’or sous le crayon d’un Duchazeau toujours éblouissant.
Le Peintre hors-la-loi, Casterman, 20 €
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