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Undertaker T4, du cousu main

Jonas Crow est sur la piste du diable. On l’avait laissé un brin paumé après que sa copine Rose ait été obligée de suivre le machiavélique docteur Quint, ancien boucher en chef d’un camp de prisonnier, un obsédé de l’expérimentation médicale sur cobayes contraints et forcés. Et Crow a aussi les marshalls aux fesses mais la très efficace Lin avec lui. Dans ce tome 4 l’Undertaker s’offre un voyage en enfer et suit à la trace sanglante l’ex-ogre de Sutter Camp. Xavier Dorison a bien redistribué les cartes. De chasseur, Crow risque de devenir le gibier face aux manipulations du bon docteur roi de la manipulation psychologique. Qui va gagner le match ? Ralph Meyer apporte au récit la force de son talent, ses plans fouillés en clair obscur et les expressions percutantes qu’il donne à ses personnages.

Sutter Camp en 1864, pendant la guerre de Sécession, on laisse pudiquement le chirurgien Quint tailler ses patients en lambeaux histoire de voir comment il pourrait faire progresser la médecine. Il est très doué Quint en en contre-partie il sauve ceux qui ferment les yeux. Crow officier nordiste à l’époque à eu besoin de lui. Désormais devenu croque-mort il pourchasse Quint qui, avec son sirop à la docteur Doxey, a embarqué Rose et son poignet brisé que lui seul peut rafistoler. Syndrome de Stockholm pour la britannique. Quint créé un sentiment de dépendance chez ses victimes et les montent contre Crow qui n’a pas d’états d’âme et le colt facile. Naufrage sur le fleuve et Quint pousse à l’extrême sa relation avec Rose incapable de le tuer. Blessé à la jambe, Crow va bénéficier des talents de couturière de Lin.

Dorison a su brouiller les rôles. On n’est plus dans le western classique, le méchant et le gentil qui fait sa loi. Trop simple. Place au drame quasi cornélien. Le monstre est presque sympathique à ses victimes qui on besoin de lui. Astucieux et qui permet d’ouvrir d’autres horizons, d’autres déclinaisons. Tuer ou pas, telle est la question cette fois shakespearienne. Reste que l’action mène la danse. Dorison se laisse des ouvertures. On va retrouver à coup sûr l’Undertaker dans d’autres aventures aussi bien ficelées et toujours sous le crayon magique et réaliste à souhait de Meyer. Du cousu main dans tous les sens du terme, chirurgical bien sûr.

Undertaker, Tome 4, L’Ombre d’Hippocrate, Dargaud, 13,99 €

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