Dominique Bertail a ouvert le bal de la série Infinity 8. Il a en dessiné le premier épisode. Après Ghost Money (Dargaud) et le superbe Shandy (Delcourt), il est passé au western. Pas n’importe lequel, Mondo Reverso, à découvrir dans Fluide Glacial et à faire retourner John Wayne dans sa tombe. Il a aussi des projets plein la tête dont un probable retour à l’historique. De passage dernièrement dans l’Hérault, Dominique Bertail dont le trait est d’une rare qualité évocatrice s’est confié à ligneclaire.info. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Dominique Bertail, vous avez dessiné le premier tome d’Infinity 8. Aujourd’hui sur quoi travaillez-vous ?
Je suis en train de faire un western transgenre dans Fluide Glacial, Mondo Reverso, les femmes sont des mecs si je puis dire. Et les hommes sont devenus les femmes. Un scénario très drôle et décalé de Le Gouefflec. On en a pendant six mois encore. Ensuite il y aura un album, en janvier peut-être. Je signe aussi un journal interne pour un groupe italien, un feuilleton scénario et dessin. Je publie quinze pages tous les six mois. C’est une carte blanche, de l’aventure, à base de photo-journalisme. Là aussi cela pourrait donner lieu à un album plus tard.
Retour sur Infinity 8. Vous ne signez qu’un album. Comment avez vous ressenti votre travail sur la série ?
Oui, c’est le seul que je fais. J’y suis allé sans savoir le détail de la suite des albums. Je n’avais pas de vue d’ensemble des autres titres et je les découvre comme les lecteurs. Ce qui est amusant c’est de voir ce que font les autres dessinateurs avec les mêmes ingrédients pour faire un plat différent. La sauce est la même. Une pin-up dans l’espace avec des monstres. Le jeu graphique est commun avec des scénarios qui changent. C’est marrant de voir comme chacun réagit.
Vous n’aviez pas de repères ?
Je n’avais aucune idée de l’intrigue au départ. J’ai travaillé en traditionnel mais sur des formats papier manga, plus petits avec un gros rythme de dessin. Je retravaille à la plume et ça me permet de laisser revenir des influences que je planquais. Moebius, Corben, j’assume d’aimer cela.
Et un retour à l’historique de vos débuts ou au thriller ?
Thriller non car je me suis calmé. C’est un travail monumental à chaque fois, beaucoup de documentation, très contraignant. Ghost Money est terminé. Il n’y a pas de possibilités de continuer. Smolderen a fermé les portes à une suite. Mais l’historique me tente bien. Je rêve d’une suite à Shandy chez Delcourt. Le tome 2 de Shandy, c’est le premier album que j’avais l’impression de maîtriser. J’aurais bien fait un Waterloo. Tout dépend en fait des occasions du moment.
Des projets ?
Beaucoup de projets mais j’en parle peu. Par superstition. On va faire un nouveau truc avec Smolderen. Et puis j’ai deux scénarios dont mon prochain bouquin mais pas encore signé. Il faut que je voie comment tout s’accorde. J’ai réalisé aussi une histoire courte de quatre pages pour le Spécial Valerian édité par Dargaud pour la sortie du film. Très sympa. Vous savez, les choix de bouquins sont bizarres. Le western, Mondo Reverso, est tombé à pic, c’était ce que je voulais faire. Il y a des projets sur lesquels ont bosse pendant dix ans. Et ils se font ou pas. Et d’autres les remplacent.
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