Bézian est l’un des plus talentueux auteurs actuels. Avec Noël Simsolo il a donné vie à un vrai méchant, le Docteur Radar, une reprise du feuilleton radiophonique que Simsolo avait écrit dans les années quatre-vingt-dix pour France Culture. Il y a du Fantômas chez Radar comme du Fandor chez Straub, ancien héros de l’aviation, qui suit la piste du redoutable docteur. Le dessin éclatant de Bézian, son trait aigu, vivant, anticipe l’action avec génie et un talent rare. Dans Ne touchez à rien, Bézian et Simsolo avaient déjà montrés qu’ils pouvaient former un duo efficace.
Des enlèvements, des meurtres, des savants qui rêvent en 1920 d’envoyer un homme sur la Lune, Ferdinand Straub, détective héros de guerre, enquête sur une affaire mystérieuse. Un scorpion tueur en plein Maxim’s, Straub et son ami Pascin constatent que le défunt avait rendez-vous avec un certain Docteur Radar. Il tombe sur des postiches. Radar est un maître du déguisement. Petits truands, milieu louche de la capitale, l’intrigue se complique et Straub oblige Radar à se dévoiler flanquée de sa compagne, la femme aux cobras.
Ce qui est brillant chez Simsolo est son art de rebondir en permanence dans son récit. Le Docteur Radar est un feuilleton comme on les aime et qui reviennent au goût du jour en BD et en littérature avec Keer par exemple. L’Histoire sert de trame de fond, donne son poids à une ambiance prenante et nostalgique. Il y a aussi le flic borné, le majordome indispensable. Silas Corey pourrait faire partie de la famille. Signé Furax aussi avec Francis Blanche. Radar le mégalomane a de beaux jours devant lui sous le crayon expressif et les aplats superbes de Bézian. Avec en prime une belle influence cinématographique.
Docteur Radar, Tome 1, Tueur de savants, Glénat, 19,50 €
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