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La Ligne de sang, machiavélique et terrifiant

Un polar qui a été un succès en librairie avant d’être adapté en BD. La Ligne de sang est signée par DOA, un pseudo. Au dessin c’est Stéphane Douay pour cette course effrénée contre la folie et la mort. La force du récit, c’est sa montée en puissance, le doute devant des évidences incertaines et en final le crescendo vers une horreur terrifiante plus anglo-saxonne qu’européenne. D’où le talent de DOA. Un duo de flics qui vont chercher à comprendre et s’exposer, pris par le poids de ce qu’ils découvrent et soupçonnent. Le dessin est tout autant dans la noirceur que le texte, mais Douay maîtrise l’action, les ressentis, donne à ses personnages à la fois humanisme et sociopathie compulsive. Une enquête au bord du précipice, frontière fragile entre le bien et le mal absolu. Sidérant.

Ils sont partis sur une piste sans assurer leurs arrières. En fait, Marc Launay et Priscille Mer sont flics. Ils travaillent à Lyon sur l’accident d’un jeune homme, un motard, Paul Grieux complètement désorienté par le choc. Hospitalisé en neurologie, le garçon parle dans son coma, ce qui intéresse le patron du service qui enregistre ses propos pour études. Les policiers veulent prévenir Madeleine, celle qui semble être la compagne de Grieux mais impossible de la trouver. La fouille de son appartement laisse un malaise aux flics. Où est passée Madeleine Castinel ? Grieux a des antécédents violents. Il faut retrouver sa mère, Yvette Grieux mais dans son village les gens se taisent mal à l’aise. Seul un curieux curé accepte de parler aux policiers. En perquisitionnant l’habitation de Grieux, Launay et Mer trouvent des masques angoissants. Priscille fait un malaise. Peu à peu la piste se précise ainsi que le personnalité de Grieux et de son entourage.

Un cauchemar dont toutes les pièces se mettent en place pour terminer dans un paroxysme de violence et de sang. Mais, et c’est là aussi la manipulation intelligente de DOA car on ne s’y attend pas vraiment. On se doute bien qu’il y a un cadavre dans le placard presque au sens littéral du terme. Mais après ? Machiavélique. A ne pas lire le soir à la veillée. Une adaptation remarquable d’efficacité.

La Ligne de sang, Les Arènes BD, 20 €

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