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Le Nom d’Amalek, la France des années 80

On a oublié là aussi ce qu’ont été les années 80, antisémitisme, attentats de la Rue des Rosiers à Paris en 1982, à la Fnac rue de Rennes en 1986, du Pub Renault la même année. Auteur le Hezbollah ce qui rapproche de la situation actuelle au Moyen Orient, au Liban. Une période qui sera dépassée par le massacre à Charlie Hebdo, le Bataclan. Reste que Le Nom d’Amalek d’Eric Corbeyran, David Rybojad, Nicolas Begue redonne une vision nécessaire à notre actualité en suivant un groupe d’auto-défense juif, l’OJD, qui va faire face à une extrême-droite bien française de plus en plus violente. Réalité et part romancée qui montre que les dérapages peuvent avoir lieu dans tous les camps. Portrait de Franck l’insoumis et idéaliste.

Amalek chef d’une tribu au Moyen-Orient qui attaque les Hébreux qui fuient l’Égypte. Il jure que tous ses héritiers poursuivront les Juifs. 1979, Bois de Boulogne, des prostituées, trois jeunes Juifs sont agressés par des nazillons au crane rasé. Et se font tabasser. Laurent a compris la leçon, rentre chez lui où sa grand-mère parle aux esprits des disparus. Rapha le plus jeune de ses frères sera le narrateur, la voix off qui va raconter le destin de Laurent et Franck Kravitz. Le grand-père a été résistant puis truand et a fini mort sur un trottoir. La famille a des comptes à régler avec la vie. Franck autre frère est un super-héros mode légende baraqué aux yeux de Rapha. Peur de rien. Laurent c’est les pieds sur terre. Franck en dix ans raconte son histoire et l’histoire de France. Une époque où on règle encore des reliquats de la seconde guerre mondiale à coup de barres de fer.

L’OJD organisation de défense juive est une réalité qui va réagir, s’entrainer pour contrer les attaques des mouvements d’extrême droite. On n’y entre pas facilement. Franck rejoint Laurent, Yair qui est revenu d’Israël où il a été soldat en 73 dans la guerre du Kippour. On va suivre pas à pas la montée en puissance aussi bien de l’OJD que de Franck, de sa famille, ses dérives toujours sur fond de grande Histoire qui se redécouvre sur un trait qui est dans l’air de ses temps là.

Le Nom d’Amalek, Dix ans d’une guerre secrète au cœur de Paris, Éditions Delcourt Mirages, 23,95 €

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