Les éditions Dargaud viennent d’annoncer le décès de Didier Savard le 4 juillet 2016 à l’âge de 65 ans. Didier Savard avait créé la série BD Dick Hérisson, un détective flanqué d’un jeune journaliste dans les années trente.
A l’occasion de la publication de plusieurs albums de la série Dick Hérisson dans le quotidien Midi Libre au milieu des années quatre-vingt on avait eu l’occasion de côtoyer cet auteur complet, séduisant et qui avait régionalisé en Arles et en Camargue les aventures de ses héros. Né en 1950 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Didier Savard s’oriente d’abord vers l’enseignement et devient professeur d’anglais. Une profession qu’il exerce pendant dix ans, de 1972 à 1982.
Il débute sa carrière de dessinateur dans la presse au début des années 70. Ses premiers dessins paraissent en 1972 dans Survivre et vivre. Au moment du coup d’État au Chili, en 1973, il publie dans Libération un feuilleton baptisé Le fabuleux destin d’Augusto Pinochet. En 1974, il quitte Paris pour s’installer à Arles. Après diverses collaborations avec la presse et la publication en 1979 de Demain ça ira encore mieux, un recueil de ses dessins, il arrive à Paris en 1982. Il rencontre Nikita Mandryka, rédacteur en chef de Charlie Mensuel, et lui propose le scénario de Dick Hérisson, très influencé par le Harry Dickson de Jean Ray. L’ombre du torero, premier album de la série, sera édité par Dargaud en 1984.
Grand lecteur de BD durant sa jeunesse, amateur de Jacobs comme de Spirou, Savard est aussi influencé à ses débuts par des auteurs comme Tardi ou Floc’h et Rivière. En 1985, Les voleurs d’oreilles, deuxième enquête de Dick Hérisson, se voit décerner le Trophée 813 du Festival du Polar de Reims. L’année suivante, autre rencontre importante : celle de Jean-Claude Forest, le créateur de Barbarella. Ensemble, ils imaginent pour le magazine Okapi les aventures de Léonid Beaudragon. Le premier des trois albums publiés, Le fantôme du Mandchou-fou, reçoit l’Alfred Jeunesse au Festival d’Angoulême de 1987.
En 1997, il écrit avec Sophie Loubière Le secret du coffre rouge, feuilleton radiophonique en cent épisodes diffusé sur France Inter. L’histoire d’une course-poursuite après un objet archéologique mythique, de la Bretagne à Venise en passant par Arles et Bruxelles. Un feuilleton qui évoque autant Indiana Jones que La conspiration des poissonniers, cinquième album de Dick Hérisson. Il renouvelle l’expérience deux ans plus tard avec Le mystère de Mornefange.
La même année, il réalise pour le quotidien Le Monde une aventure parodique de Tintin intitulée Objectif Monde, dans laquelle il fait défiler certaines des scènes les plus fameuses des aventures du célèbre reporter. En octobre 2000, Didier Savard obtient le Prix RTL 9 du meilleur album d’aventures pour Le 7e cri, neuvième enquête de son héros Dick Hérisson.
Dick Hérisson restera sa principale série et se déroule dans les années 30 : trench-coat couleur mastic, pipe au bec, Dick Hérisson est l’archétype du détective privé, curieux et qui trouve ce qu’il cherche, en compagnie de Jérôme Doutendieu, un jeune journaliste du Petit Provençal qui, lui aussi, aime aller jusqu’au bout de ses enquêtes. Dick Hérisson se trouve mêlé à des affaires dans lesquelles une ambiance fantastique surgit souvent et qui ont permis à l’auteur de mettre en scène deux régions qu’il appréciait : la Provence et la Bretagne. Onze albums sont parus chez Dargaud et l’auteur, affecté par la maladie, ne put malheureusement terminer la suite du dernier album paru en 2004, L’Araignée pourpre.
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