Une petite Cosette mais parisienne, heureuse, confiante, sur les hauts de la Butte, pas très longtemps après la Commune de 1870, Séraphine est un charmant bout de petite fille à la tête bien faite, abandonnée mais qui saura avec courage et obstination trouver le bonheur. On retrouve pour l’occasion une dessinatrice, Édith Grattery, souvent rencontrée à Montpellier, que l’on avait particulièrement appréciée pour Le Trio Bonaventure, Basil et Victoria ou le très beau Jardin de minuit. Le roman adapté est de Marie Desplechin dont on se souvient de la trilogie Pome, Verte, Mauve) mise en images par Magali Le Huche. Un album Jeunesse, un conte sous le signe de Sainte Rita (on en dira plus) mais plein d’humour et quoiqu’il en soit avec le trait d’Édith bourré de joie de vivre.
1884 Montmartre, l’Abbé Sarrault vient voir sa petite protégée Séraphine et lui offre un médaillon de Sainte Rita (patronne des causes désespérées qui a du boulot). Elle a 13 ans, espère être jolie mais ne comprend pas vraiment la logique du bon curé. On lui a raconté qu’on sa naissance elle a faillit mourir mais qu’en fait c’est sa mère qui est morte chez les bonnes sœurs. Sa tante Charlotte est venue la récupérer mais c’est une femme de mauvaise vie au grand cœur cependant qui la place chez Jeanne. Elle lui apprendra broderie et point de croix. Le curé l’oblige à apprendre à lire et à écrire. Jeanne est bougonne mais elle aussi s’est attachée à Séverine qui voue un culte à Sainte Rita et lui demande d’avoir une vie sans misère. Charlotte lui offre elle une belle pièce de tissu.
Une petite fille pétillante, au joli visage, pleine de doutes mais confiante dans son avenir, Séraphine est en fait entourée de braves gens avec la Commune en toile de fond dans un Montmartre qui en a été la capitale. Louise Michel va faire de la figuration. Le bon couple de taverniers, le peintre, Charlotte, Jeanne, un secret évidemment, et un petit garçon qui fait peine à voir, Séraphine est aussi un ange gardien. Le Sacré-Cœur grandit en forme de gros gâteau à la chantilly. Édith signe d’un tirait très personnel un album pas que jeunesse, émouvant et très bien construit, charmant. Avec l’aide de Sainte-Rita bien sûr.
Séraphine, Rue de Sèvres, 16 €
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