Pour une nouvelle trilogie, le tandem bien rodé Desberg-Labiano s’est reformé après Black Op ou L’Étoile du désert. Direction l’Afrique d’avant-guerre dans les années 20, celle de Kessel ou d’Hemingway, où flotte encore sur le Kenya, le drapeau britannique. Des espaces sauvages, sublimes, mais où la puissance de l’homme blanc s’exerce sans limite. L’un d’eux Wallace va être pris au piège pour avoir tué deux Noirs. Pourquoi ces meurtres ? Et pourquoi on semble vouloir à tout prix effacer toute trace de Wallace désormais prisonnier d’un pénitencier très spécial ? Stephen Desberg lance son intrigue sur un dessin toujours aussi inspiré de Hugues Labiano. Des paysages où rugissent bêtes et hommes, des personnages hors normes que Hugues Labiano porte au paroxysme de leur destin par un trait d’une rare dramatique beauté. Ce Lion de Judah est l’une des œuvres les plus fortes de ce début d’année. Hugues Labiano avait évoqué cette nouvelle série dans une interview avec ligneclaire.info.
Quand on retrouve deux corps dans le désert près de Nairobi, c’est vers un planteur, Wallace que se dirige les soupçons. Arrêté, Wallace planteur aisé qui allait se marier à Frances, est certain que son procès sera équitable et qu’il est protégé par sa famille. Enfermé dans un pénitencier commandé par la capitaine Sheridan, Wallace va essayer de survivre par tous les moyens. Pas de procès, l’armée l’a déclaré mort et il est désormais seul contre tous. Enfermé avec d’autres meurtriers, Wallace va affronter une terrible punition collective en cas de faute, gravir sac au dos un terril sous le soleil implacable. Seuls les plus forts physiquement et mentalement s’en tirent. Mais pourquoi cette sélection sous la cravache de cadres psychopathes ?
Le mystère Wallace, Desberg le construit peu à peu. La terrible Naïsha le suit à la trace. Pourquoi Wallace a-t-il tué ? Quel est ce trésor dont il va avoir le secret et, enfin, que veut le capitaine Sheridan ? Desberg a repris le contexte du camp disciplinaire du film La Colline des hommes perdus de Lumet avec Sean Connery mais il y a mis sa verve scénaristique. La tension est à son paroxysme avec ce premier tome qui flirte aussi avec le polar ou Indiana Jones. Une aventure hors norme s’est ouverte et on ne peut qu’attendre avec impatience la suite de la saga de Wallace. Labiano a donné une force exceptionnelle à l’ensemble par un dessin qui n’a jamais cessé de voler vers des sommets.
Le Lion de Judah, Tome 1, Dargaud, 14,99 €
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