Il y avait la révolution permanente. Aujourd’hui, c’est une catastrophe permanente, un avion sans pilotes ou trop, des apprentis-sorciers qui dérapent, des amateurs même pas inspirés, dans La République des Couacs, Renaud Dély, directeur de la rédaction de l’Obs et le Montpelliérain Aurel reprennent par le menu quelques-unes des plus énormes fausses notes de nos gouvernants actuels. Si on rit c’est jaune car Dély, journaliste brillant et objectif, pas vraiment de droite, et Aurel au crayon aiguisé, n’inventent pas, ne brodent pas. Ce sont des confrères pertinents, spécialistes des enquêtes poussées. A l’abordage, sabre au clair de ce président-président et de ses ministres de circonstances.
Florange, qui en parle aujourd’hui ? Plus personne. Promesses non tenues et intenables, Mittal tout puissant et Arnaud Montebourg délirant avec ses croissants, la gauche finalement ne sait pas vraiment gérer les crises. Nationalisation piège à c… Quant au reste. Chacun pour soit et Jaurès pour tous. Il faut flinguer le soldat Batho qui coule. Belle formule et avec deux ou trois indiscrétions volontaires, c’est fait. L’écologie au fait, toujours d’actualité avec un budget émietté ? Elle avait pas aimé la ministre. Dehors et bonjours Ségolène. Pousse toi que je m’y mette. Le plus costaud dans l’histoire avec ses airs de ne pas y toucher c’est Ayrault. On aurait pas dit. Aurel et Dély le restitue en capricieux mal à sa place, un erreur de casting. Il aura fallu du temps et une belle absence de résultats pour s’en apercevoir.
Impôts gros bobos, l’incroyable Leonarda qui ne méritait qu’un écho de cinq lignes et dont Hollande fait une affaire d’état, le combat Taubira-Valls, un à zéro la balle au centre. Le peuple de gauche aurait élu François Hollande ? Erreur, les Français dans leur majorité ne voulaient plus de Nicolas Sarkozy. Ils ont élu le seul qui restait disponible. L’ineffable Aquilino Morel et ses jolis souliers, Emmanuel Macron désormais aux affaires plus pragmatique, le pacte de responsabilité ? Au fait on en est où ? Et puis, cerise sur la gâteau, les frondeurs du PS. Le summum côté farce.
Les Français ne comprennent plus. On pouvait penser ce qu’on voulait de Mitterrand, Chirac, voire Sarkozy, mais la main de fer dans un gant plus ou moins de velours, il l’avait. Le plus grave c’est le côté amateur. Non pas que la droite aurait fait mieux, preuve en est les dissensions actuelles sur les primaires à l’UMP. Mais à gauche, côté brouillon et saugrenu, difficile de faire mieux. Alors il y a Valls. On le lit entre les cases et les lignes de Dély et Aurel. A condition qu’il aille au bout de son éventuel destin, finisse par se tailler un costume de patron et de présidentiable comme François Fillon n’a pas su le faire quand il était premier ministre. Sauf qu’à gauche les tontons flingueurs ont la gâchette facile, perdus pour perdus les kamikazes.
La République des Couacs, Glénat, 15,50 €
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