Festival Delémont’BD 2019, 12 expositions et 50 auteurs

Regardez le petit comme il est grand. Un extrait d’un célèbre sketch d’un humoriste bien connu en son temps, Fernand Raynaud, pour qualifier le festival Delémont’BD. Comme ses organisateurs le rappelle, le plus petit des grands festivals suisses de bande dessinée, célèbre du 14 au 16 juin 2019 sa 5ème édition avec, en invitée d’honneur, l’autrice française Lisa Mandel.

Douze expositions et la cinquantaine d’autrices et d’auteurs à son affiche, ce sont déjà la base de ce premier point sur le festival. A Delémont, priorité au public populaire, riche, ouvert et éclectique. Pour son cinquième anniversaire, le festival lance un Prix Delémont’BD du meilleur album suisse de bande dessinée. 15 albums sont en sélection. Cette compétition inédite vise une mise en avant particulière de la vitalité et de la qualité de la création suisse auprès du grand public et des médias.

Créé en 2015 et ayant accueilli, en 2018, 14 500 visiteurs, Delémont’BD est l’un des derniers-nés des festivals suisses de bande dessinée. Il dévoile son programme d’expositions qui ont pour but une mise en lumière particulière de la diversité de l’écriture dessinée et de la largeur de ses formes de réalisation. De l’exposition originale consacrée à son invitée d’honneur, la bédéiste française Lisa Mandel, à son très vaste de choix de présentations et installations autour de créateurs suisses et européens, le festival propose une déclinaison d’approches entre narration classique, documentaire, engagée, humoristique, fantastique, expérimentale et jeunesse.

Des expos pour tous

Côté « classique », le projet collectif des éditions Glénat autour des 90 ans de Mickey ou l’hommage sensible de Jo & Ted (alias les frères Sjöstedt) à l’esprit de l’œuvre des Idées noires de Franquin installeront le propos. Côté bande dessinée documentaire, engagée et humoristique, l’exposition originale de Lisa Mandel défendra le cœur du propos alors que la commande, à l’auteur jurassien Pitch Comment, d’une frise historique sur l’histoire du Jura (de la nuit des temps à aujourd’hui) de plus de 11 mètres de long et reproduite sur une longueur de plus de 50 mètres, se profilera comme un élément aussi atypique que didactique et ludique.

Parallèlement les expositions des dessins d’humour et sans paroles du Suisse Noyau ou l’installation consacrée à Tulipe, l’œuvre délicatement décalée de la Française Sophie Guerrive, joueront autant la carte d’une poésie décapante que d’un humour doux-amer. La fantasmagorie sera au cœur de l’exposition consacrée à Saccage, la nouvelle œuvre de l’auteur suisse Frederik Peeters alors que les installations autour des dernières œuvres du duo français Ruppert et Mulot (une reproduction monumentale de leur œuvre Soirée d’un faune) ou du jeune Fribourgeois Silvain Monney (un regard sur son ouvrage Matières noires, réalisée en papier découpé et en réalité augmentée) feront démonstration de l’expression ouverte du 9e art, au-delà du « dogme » de la seule narration en cases. Citons que les petits (et les nostalgiques) pourront goûter à la tendresse des aventures de Petzi à travers une adaptation de l’exposition que le Château de St-Maurice (VS) leur avait consacrée l’année passée. Précisons enfin que l’espace jeunesse, intitulé cette année La Banquise et présenté à ciel ouvert, sur l’entier d’une rue, sera le royaume des 4-14 ans, avec nombre d’animations et d’ateliers.