Dans la série L’Homme de l’année, c’est l’an de grâce 1431 qui fait la une du dernier album, le tome 2. Cette année là Jeanne d’Arc est morte sur le bucher. Quatre ans plus tard Yolande d’Aragon belle-mère du roi Charles VII décide de lancer deux enquêteurs sur la piste d’un éventuel traître qui aurait livré la Pucelle aux Anglais. Yolande mandate deux anciens compagnons de Jeanne, Étienne de Vignolles et Jean de Xaintraille, devenus depuis des chefs de bandes. A eux de remonter le fil d’une affaire qui va s’avérer particulièrement complexe, tordue, difficile tant le nombre de traîtres potentiels est important. En tête de la liste Gilles de Rais, pourtant amoureux fou de Jeanne. Mais l’évidence est parfois trompeuse.
On suit les deux limiers passer un à un les coupables présumés, suivis par un mystérieux informateur qui guide leur pas. Un polar très bien monté, rebondissements compris, surprises et galerie de portraits politiques plus vraisemblables les uns que les autres. Jeanne d’Arc a-t-elle gêné trop de puissants ? Qui a donné l’ordre de ne pas ouvrir les portes de la cité où elle aurait pu se réfugier ? Étonnant ce roman noir de Corbeyran, un maître qui a pris plaisir à l’écrire, on le sent. Astucieux le récit de Corbeyran auquel le dessin en lavis rehaussé de rares couleurs par Horne ajoute au drame qui se noue et explosera en bouquet final. Un série qui tient ses engagements dont la qualité.
L’Homme de l’année 1431, Tome 2, L’Homme qui trahit Jeanne d’Arc, Delcourt, 14,30 €
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