Un scénario dans l’air du temps, celui des polars et thrillers qui se passent pendant l’ascension et la chute du IIIe Reich. Publié au départ chez Image outre-Atlantique, L’Héritier d’Hitler invente à Adolf un fils naturel fruit d’une relation coupable avec un jeune française en 1918, ce qui n’est pas nouveau. Et le rejeton, qui n’en sait rien intéresse, en pleine guerre, aussi bien les services secrets britanniques qu’une poignée d’officiers allemands, et plus encore si affinités. On va vite le voir dans cette embrouille bien ficelée mais évidemment tout à fait romanesque. Hitler n’a jamais eu d’enfant, on le sait malgré des bruits sans fondements. Cela dit Anthony Del Col et Geoff Moore au scénario ont fait dans le détail véridique, rendant presque crédible jusqu’à un certain point les tribulations du fils du Führer. On est sur un bon divertissement d’espionnage qui flirte un peu avec Tarantino et son Inglourious Basterds.
1943, trois officiers allemands arrivent en Angleterre sous la tutelle du SOE britannique et de son agent , Mademoiselle Cora Brown. Ils ont des informations sur le fils d’Hitler. Adolf a eu un fils en 1918. Depuis, sans le savoir, ce fils, Pierre, est boulanger chez Monsieur Petit à Lille qui est un agent de la résistance. Les officiers allemands adorent les madeleines de Petit mais il est abattu. Pierre décide de le venger et se prend pour super-man à la Kommandantur où il tue une dizaine de soldats. Miss Brown qui est sur sa piste réussit à l’ex-filtrer. Pierre sait qu’il n’a jamais eu de père et que sa mère était une prostituée. Petit l’a pris en affection et l’a élevé. Quand Miss Brown lui dévoile que son père est Hitler et qu’il doit aller le tuer, il finit par y croire. En Angleterre, le supérieur de Brown doute. Elle demande de l’aide aux Américains et à leur service secret, l’OSS. Il faut maintenant se rapprocher d’Hitler et lui faire admettre que Pierre est son fils pour mieux le supprimer.
Une succession de coups tordus, c’est ce qui fait la force de ce thriller avec la notion d’héritier plus que de fils. Par contre le dérapage à la Frankenstein dont on ne dira pas plus aurait pu être évité, contourné. Une foule de personnages tordus aux buts divers et inavouables. Manipulations de tout bord, Pierre sera-t-il une marionnette ou un acteur incontournable ? Ou les deux à la fois ? Mystère mais le mythe du fils d’Hitler a la peau dure. C’est une affaire qui traine depuis pas mal de temps dans les médias mais sans lendemain. Par contre, on se souvient de Dickie et de ses aventures avec le Fils d’Hitler, un joli moment d’humour décalé. Le dessin de Jeff McComsey est dans le ton, bien placé et expressif. Pas mal du tout et sans prétentions, prenant, ce fils d’Adolph.
L’Héritier d’Hitler, Paquet, 29 €
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