Y en a qui ont des doudous, des petits nounours en peluche, lui il a un vrai gros plantigrade dans son appart. Et il lui parle. Ils mènent une vie parfois un peu compliquée car avoir un ours à la maison c’est pas simple à gérer de nos jours. Debuhme vise haut avec son De la nécessité d’avoir un ours chez soi. A mi chemin entre gentil délire, schizophrénie animale mais aussi réalité acceptable, son héros, non ses deux héros forment un couple éminemment sympathique. On se doute bien que cet ours est là pour l’aider d’une façon ou d’une autre mais leurs aventures sont bourrées de charme, subtiles et émouvantes. Un dessin joyeux boucle le tout.
Son psychiatre tente de comprendre comment l’apparition d’un ours dans la vie de Jules a tout changé. Dont tout le monde se moque à commencer par sa mère. Ernest est une grosse bestiole affable, qui aime la confiture, le poisson frais, fume et fait déborder la baignoire. Il squatte le fauteuil de Jules et peut faire la gueule. Quand il l’amène au boulot il déclenche des catastrophes et Jules se fait virer. Un tournant dans son existence qui va lui faire rencontrer une blonde charmante, écolo, qui tague les murs et est avec lui en prison. Jules c’est pour avoir péché sans permis. Ils vont faire cause commune face à un candidat aux municipales mais Jules a des problèmes de loyer. En prime Ernest fait une descente de lit du chient du concierge. Au chômage Jules aidé par Ernest fait du bénévolat.
Des degrés auxquels il faut prendre cette édifiante histoire, il y en a plusieurs. Qui c’est finalement cet ours et où est sa place ? Chez quelqu’un qui a besoin d’un coup de patte au bon moment ? Une allégorie le nounours pas si absurde que ça, un compagnon provisoire de route que Debuhme qui a reçu le Prix Raymond Leblanc de la création BD en 2016 a sorti de sa case à malices. On les trouve tout à fait crédible Jules et Ernest, surprenants et tendres. Il est bien parti Debuhme.
De la nécessité d’avoir un ours chez soi, Le Lombard, 14,99 €
Articles similaires