Un polar qui a pour cadre l’univers glauque d’une prison, un flic qui s’accuse d’un meurtre et une psychologue qui le débriefe, Christian de Metter a écrit une série au sens télévisée du terme. Nobody est en quatre épisodes. On va y suivre le parcours atypique d’un spécialiste, contraint et forcé par le FBI, de l’infiltration de bandes organisées et qui inévitablement va perdre ses repères à travers des identités multiples. Même si le couple formé par la psy et le policier qui joue au chat et à la souris peut faire penser à un certain silence, on en est loin. De Metter plonge dans un monde glacé et noir, après son adaptation du Prix Goncourt Au-Revoir là-haut.

Quand un policier est arrêté assis en face du cadavre en morceaux de son équipier tout l’accuse du meurtre. Même lui. Son équipier aurait tué sa femme. Un an plus tard en prison, une psychologue, Beatriz Brennan persuadée que rien ne colle dans son témoignage commence une étude introspective du prisonnier qui accepte de revenir sur sa vie, sa jeunesse et ses débuts d’agent infiltré du FBI. On est en 1968, la guerre du Vietnam fait rage et l’opinion publique US en a assez. Piégé par le FBI, il doit devenir ami avec de jeunes étudiants qui ont des informations sur des trafics liés au rapatriement des corps des GI’s aux USA. Il réussit son infiltration et récupère un dossier compromettant pour entre autres le président Johnson.

Un puzzle complexe où tout est violence et manipulations, De Metter met en scène un couple où chaque joueur comme aux échecs avance ses pions, met en place une tactique mais peut accepter de perdre des pièces. Où est la vérité, aussi explosive soit-elle ? La psychologue est fine mouche, douée mais on sent bien qu’elle va être acculée à un moment ou à un autre dans les cordes par ce type dont le nom est personne. Christian de Metter a construit une intrigue carrée mais avec des pistes multiples au moins au début. Qui mène la danse ? De Metter ou ses personnages ? A suivre dans les prochains épisodes de la série.

Nobody, Saison 1, Épisode 1, Soldat inconnu, Noctambule, 15,95 €