Une belle surprise, qui, mine de rien impose son rythme et son récit, sans tapages et avec pourtant de réelles qualités aussi bien graphiques que narratrices. Le Retour de la Bondrée est signée par Aimée de Jongh. Un difficile retour sur le passée, sur un sentiment de culpabilité, de lâcheté, qui sera thérapeutique bien que difficile à vivre tout en offrant le renouveau.
Simon est libraire mais doit malgré lui envisager de vendre car c’est la faillite assurée. Sa femme l’y pousse. Un soir il est le témoin impuissant ou le croyant du suicide d’une femme sur une voie ferrée. Dès lors, et petit à petit, son enfance lui revient en mémoire et avec elle le visage de son meilleur Raoul harcelé au collège par deux minables terreurs de quartier. Simon enfant voulait devenir ornithologue. La Bondrée est un oiseau dont le couple se sépare pour migrer afin de diviser les risques mais revient toujours au même nid quitte à recommencer sa vie à zéro. Simon est marqué par la mort de son copain que l’on a qualifié de suicide mais qui était en fait un accident dont il a été le témoin et sur lequel il n’a jamais rien dit. Sa rencontre avec Régina va l’aider à faire son deuil.
Tout en nuances ce récit d’Aimée de Jongh, sans paroles inutiles, avec un souligné des regards qui accentue les propos. Le noir et blanc est parfait pour cette introspection qui a la rédemption de Simon en perspective. On progresse avec lui et on s’attache à cet homme en quête de son identité véritable. Un combat singulier mais humain dont on ne peut qu’être proche. L’album a été primé et devrait continuer à l’être tant il est talentueux.
Le Retour de la Bondrée, Dargaud, 19,99 €
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