Le thé, le café, le chocolat, des petits et bons plaisirs qui nous semblent aujourd’hui d’une rare banalité, comme si nous les avions eu depuis toujours alors qu’en réalité ils viennent de loin. C’est leur histoire fabuleuse qu’a décidé de raconter dans trois albums les éditions Idées Plus et on va de surprise en découverte. Car finalement rien n’était gagné d’avance. Thé, café et chocolat sont des merveilles de la nature qui auraient pu peut-être passer inaperçus, rester dans leur environnement local et ne jamais envahir pacifiquement le monde. Encore que ils aient pu aussi être l’enjeu de conflits divers.
Le thé, pour les pays asiatiques correspond à un cérémonial bien précis qui étonne quand on y assiste. Mais comment le thé a-t-il vu le jour ? Un certain Jules Verne, un Nemo et son Nautilus vont aller faire un tour dans les couloirs du temps dans une curieuse machine. 2737 années avant le Christ, l’empereur Shen Nung reçoit dans son bol d’eau chaude une feuille tombée d’un théier sauvage. La Chine serait le berceau du thé. Il allait donner la sérénité, la pureté, se laisser mâchonner, plante réconfortante. L’art du thé, l’harmonie entre l’esprit et la matière, Nemo et Verne vont reconstituer le prodigieux destin du thé. L’Angleterre en deviendra aussi la terre d’asile. Une épopée qu’ont mis en images Pascal Davoz et Willow, étonnante et finalement assez philosophique quand on se plie aux différents rituels pour le préparer correctement.
La Fabuleuse histoire du thé, Éditions Idées Plus, 14 €
Le café, c’est encore un autre débat. Lui aussi est né bien loin de cet Occident qui avait des envies de conquêtes lointaines. Le petit noir serré que l’on prend sur le zinc a voyagé. Une légende parmi d’autres dit que c’est au VIIIe siècle, au Yémen qu’un jeune berger a trouvé ses chèvres perchées sur un arbre, un épineux dont elles mangeaient feuilles et baies rouges. Et ensuite elles débordaient d’énergie. Le berger fit de même et en parla aux moines du coin. Le prieur s’appropria le découverte et en fit un breuvage. La suite on la connait, enfin presque car il y aura la torréfaction à découvrir, la guérison de Mahomet par l’ange Gabriel avec du Robusta. Bien d’autres histoires encore président aux débuts du café avec Salomon, un Pape et même des tests sur des condamnés pour savoir si le café était dangereux. Quelques exemples en fin d’album enrichissent ce panorama signé encore par Davoz et Willow.
La Fabuleuse histoire du café, Éditions Idées Plus, 14 €
Le chocolat, lui, on sait généralement que ce sont les Espagnols qui ont doublé Christophe Colomb alors qu’il aurait pu en être le découvreur. Voyages vers les Indes qui seront les Amériques on est au XVIe siècle. On offre du chocolat aux envahisseurs qui apprécient modérément. On en ramène en France, en Europe et Louis XIII en fait la promo. Alors boisson, nourriture, la polémique va faire rage. Le chocolat envahit les salons des riches. Madame de Sévigné l’aime fort. Et on sait qu’il vient désormais des Mayas, des Aztèques, avec des vertus singulières. Cortes en sera l’ambassadeur. Un peu de sucre, quelques épices, de belles fèves, et le tour est joué. La meilleure des boissons va se décliner et devenir un incontournable en plaquettes, ballotins ou autres préparations savoureuses. Pascal Davoz et Willow ont ainsi terminé leur trilogie dont le tome sur le chocolat, le dernier de la série, sortira le 28 août 2021.
La Fabuleuse histoire du chocolat, Éditions Idées Plus, 14 €