La fin de 999, à l’aube de rien du tout, un second tome qui est un mélange de joie et de peur, de bonheur et de mort. La fable est forte, sans humour car ce serait inconvenant. C’est la folie et la bêtise humaine qui sont les moteurs de cette aventure au bout de la vie. Le plus violent est sans doute l’innocence des ses jeunes victimes qui n’ont aucune chance face à la médiocrité des adultes. Malgré le chat conseiller.
Ils fuient leur repaire dans les marais car le chat Turolde a senti la mort proche. Les enfants partent vers la mer et s’installent près d’un village de pécheur. Tirène est dans son élément. Turolde veut apprendre à réfléchir à ses jeunes amis. Séréna, Sylvain, Gauthier et La Creveure devenue Eulalie se marient. Tous partent à la ville mais sont reconnus par le prêtre inquisiteur qui les obligent à aller travailler à l’agrandissement de la cathédrale. Mais les choses tournent mal. Les enfants s’échappent. Ils sont à nouveau poursuivis. Pour survivre ils doivent atteindre une île de la baie comme le leur conseille leur ami le chat. Rejoints par d’autres enfants qui ont survécu au massacre du marais après leur départ et un Normand, ils décident de piller les réserves du village voisin. Une expédition punitive est montée contre eu par l’inquisiteur.
Une vision très pessimiste de l’obscurantisme religieux, de la violence face à l’incompréhension des hommes quand il sont dépassés. On ne peut pas dire que le roman de Claude Daubercies adapté par Denis-Pierre Filippi et dessiné par Marco Bianchini soit un grand moment de bonheur. On est inévitablement ému par le destin funeste des personnages et par en fait ce chat philosophe qui pourtant ne peut être qu’un conseiller sans capacité à agir. On est mal à l’aise, ambiance noire et désespérée.
999, À l’aube de rien du tout, Tome 2, Glénat, 13,90 €
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