L’épilogue de la vie pour le moins mouvementée d’un homme qui reste le symbole de la collaboration armée en faveur de l’Allemagne nazie, du Pétainisme extrémiste, de la traque des résistants et enfin de la création la Milice. Pat Perna et Fabien Bedouel, après Himmler et son médecin Kersten se sont lancés sur les traces de l’un des personnages les plus noirs de l’Histoire de l’Occupation. On a vu dans les deux premiers tomes comment Joseph Darnand, héros de guerre en 14 puis en 1939, va choisir le camp d’un maréchal cacochyme mais comme beaucoup d’autres après tout. Ensuite c’est lui qui sera maître de son destin sanglant. Londres sera même tenté de le récupérer. Il ira très loin Darnand, sans retour possible, avec le sang de tant de Français sur les mains.
Mars 1944, la Milice donne un coup de main aux SS sur le plateau des Glières. La chasse aux Résistants ets ouverte avec extermination si possible à la clé. Darnand aurait bien voulu faire le ménage seul et pense à son ami Ange passé chez les Gaullistes. Un témoin est là, le père Bruckberger qui va s’en sortir. Bruck a connu Darnand en 40 mais lui est devenu résistant. De Gaulle l’a nommé aumônier des FFI. En octobre 1945, Bruck défendra pourtant Darnand et demandera sa grâce à De Gaulle. Et dans son couvent Bruck a aussi recueilli Ange dit Chérubin grièvement blessé pat un tireur d’élite, Pierrot. Darnand est condamné à mort pour avoir tué tout ceux ou celles qui refusaient de rejoindre Pétain. mais avant d’être pris Darnand est parti se battre en Italie avec un bataillon de miliciens.
Un jusqu’au-boutiste Darnand à qui on ne peut pas, au moins, reprocher de ne pas avoir mis sa peau au bout de ses idées. Le parcours, même si on tient compte de la parenthèse Bruckberger, est fait de haine et de mort. Du courage ? Peut-être mais un mépris profond de la République qu’il hait. Que serait devenu Darnand soit si la France avait gagné la guerre en 40, soit si il avait accepté les offres de Londres ? Dans le premier cas, rien de plus ou un officier de carrière. Dans le second, un géneur politique ou un chef de guerre à envoyer en première ligne mais qui se serait heurté à Leclerc ou De Lattre. Un autre monde Darnand. Perna que ce soir avec la partie romancée ou celle plus biographique a fait un superbe travail de mémoire avec ce triptyque brillant. Quant à Bedouel, on ne le dit plus mais on le pense très fort, chapeau l’artiste.
Darnand, le bourreau français, Tome 3, Rue de Sèvres, 15 €
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