Matteo Ricci n’était pas Marco Polo. Italiens tous les deux, Ricci était qui plus est jésuite donc prêtre mais bien sûr ce qui pouvait les rapprocher a été leur passion pour l’Asie, la Chine à Pékin pour Ricci, les Mongols pour Polo à des époques différentes (le XIIIe siècle pour Marco) où l’empire du milieu n’accueillait pas à bras ouverts les diables blancs. On est au début du XVIIe siècle, en 1601 pour Ricci qui fait le pied de grue au pied de la Cité Interdite et aimerait bien papoter avec l’empereur. Autant rêver encore que. Jean Dufaux a pris le chemin de la muraille de Chine pour raconter la foi d’un homme, sa volonté face au doute des Chinois. Martin Jamar dont on a toujours vivement apprécié le chaleureux dessin réaliste met en scène la cour impériale, son faste, ses manigances avec un petit côté Michel Faure et avec un Dufaux inspiré nous fait partir à découverte de ce Ricci méconnu qui l’est tout autant. A noter que Dufaux et Jamar avaient signé un très bon Foucauld.
Pékin 1601, deux émissaires viennent prévenir Ma Tang, collecteur de taxes impériales qu’un étranger envoyé par les mandarins veut rencontrer l’empereur. Il aurait des cadeaux pour lui. Matteo Ricci est en Chine depuis 18 ans et a affronté tous les obstacles. Lettré, il pense que si il rencontre le Fils du ciel il pourra aussi prôner sa foi, le convertir. Mais la Cité interdite est fermée sans invitation de l’empereur. Et pour l’avoir il faut avoir l’aide d’un conseiller ou d’un eunuque bien en cour. Ricci reçoit Ma Tang qui embarque les cadeaux et continue à découvrir la culture chinoise alors qu’un membre de l’Inquisition le rappelle à l’ordre. Ils sont là pour convertir les Chinois avant tout. Le ministre des ambassades étrangères n’a pas apprécié que Ricci donne les présents à Ma Tang. Ricci est arrêté. Le ministre place Ricci au Palais des Barbares où attendent ceux qui ont demandé une audience et va récupérer les cadeaux. Ricci va aider une jeune fille Lin Yu qui refuse qu’on l’offre à l’empereur.
Matteo Ricci est un jésuite donc un diplomate dans l’âme. Il va savoir jouer dans une cour qui n’a rien à voir avec celles d’Europe et où on méprise à priori les étrangers blancs de surcroit. Jean Dufaux démonte les mécanismes, les pressions, y ajoute une part romanesque mais ne dévie pas de sa volonté de rendre hommage à Ricci dans cette biographie passionnante. Les décors sont superbes, le lettrage parfait. Masque de démon, intrigues de palais, empereur et impératrice en sous-main, Li Matou non en chinois de Matteo arrivera-t-il à ses fins ? Une pensée qui ne se nourrit pas de curiosité s’éteint d’elle-même. Il faut donc lire les étonnantes péripéties de Ricci.
Matteo Ricci, Dans la Cité Interdite, Dargaud, 16 €
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