Une BD reportage qui est aussi une fiction mais sur des bases authentiques, on est encore en Afrique, pas si éloigné des enfants-soldats, mais face à un autre drame, celui du braconnage des espèces les plus rares, éléphants, gorilles. Et c’est justement des gorilles dont il est le plus question dans Le Oki d’Odzala. Un dessinateur de BD accompagne des chercheurs sur le terrain de la jungle sauvage. A. Dan est parti au Congo-Brazaville avec des primatologues. Cet auteur, biologiste de formation, en a ramené des témoignages forts et des dessins bien sûr qui ont nourri son scénario très documenté ouvert aussi aux contes africains et aux superstitions locales parfois très ambiguës.
Gibson dans son petit avion traque du ciel les braconniers au Congo-Brazaville. Pépito est l’un des plus redoutés tueurs d’espèces protégées dont les ivoires, les peaux ou autres sont achetées à prix d’or à des fins pseudo-médicales. Clémence dirige une équipe de recherche sur les gorilles. Elle arrive au Congo avec un dessinateur, Manuel, qui doit faire de la promo pour son laboratoire. Elle a une photo d’un gorille blanc qui pour elle ne peut être qu’un albinos. Des braconniers ont été arrêtés mais profèrent des menaces de mort contre les gardes du parc. Pépito se chargera de les venger. Clémence explique à Manuel son rôle envers les gorilles. Il faut les protéger, les compter car ils sont aussi victime du virus Ebola. Manuel se lie avec les enfants du village dont Mickey. Son père est gardien. Mickey va raconter à Manuel des contes congolais mais Pépito qui se dit protégé par un grand sorcier s’en prend à sa mère qu’il viole.
Un récit documentaire mais aussi au tour dramatique pour bien montrer que tout est possible quand on s’attaque à des réseaux très structurés et payés au prix fort. Le jeune Mickey est aussi à l’image de cette Afrique dont on parle peu ou mal, qui ne passionne pas grand monde, dont les ressources sont pillées. Le mélange des genres n’empêche pas de bien comprendre la travail fait sur les populations de gorilles, animaux intelligents et d’une rare beauté malheureusement décimés. A. Dan que l’on avait rencontré pour La Faute au Midi, adaptateur des œuvres de Pagnol, signe un travail important, passionnant et qui a l’avantage de sortir des sentiers battus en apportant des informations qui devraient être plus largement diffusées.
Le Oki d’Odzala, Grand Angle, 18,90 €
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