Huns pour deux, Attila et le Pape Léon le Grand en vedette
Deux albums dans des genres bien différents dont les Huns sont les héros. On rit d’abord avec Le Club des Huns de Dab’s et on apprend ensuite que le Pape Léon le Grand a défié Attila dans la nouvelle collection consacrée aux pontifes par Glénat. Des vedettes ces Huns qui, en deux titres, sont de nouveau sous le feu de l’actualité. L’herbe ne repoussait jamais, parait-il, sous les sabots de leurs petits chevaux qui, à l’occasion, leur servait aussi de poêle à frire, steak saignant au chaud sous la selle. Au Ve siècle les Huns sont sur tous les fronts. Et encore aujourd’hui.
Dans Le Club des Huns, on va tout savoir sur le terrible Attila. Des gags avec l’invasion de la Gaule et un Attila qui se cherche. Une obsession, le pal même quand il transcende. Il est petit, nerveux, mesquin et faux-jeton. Couper du bois, ce n’est pas drôle car ce n’est pas vivant. Il n’aime pas. Il a un biographe poète genre éphèbe grec, des guerriers un brin débile, mais son objectif c’est la Gaule. Les steppes c’est bien mais pas trop longtemps. Sa troupe est faite de cas sociaux. Il aimerait transformer les menhirs en pal. Un psychopathe Attila. De l’humour, noir et décalé, jamais content Attila pas vraiment doué pour la grande invasion. Il se met aussi à la flute pour envoûter ses ennemis. Des Huns pitoyables, Dab’s a mis à jour une saga qui avait eu quelques beaux jours dans Spirou où ses gags avaient été publiés. Ils sont sympas finalement ces nomades sous le crayon très vif et caricatural de Dab’s.
Avec Léon le Grand, on est dans la rigueur historique la plus totale. Au Ve siècle la Pape Léon porte l’église à bout de bras. Valentinien est empereur d’Occident à Rome. C’est un violent. Sa fille le sermonne et lui oppose l’empereur d’Orient qui lutte pour la foi chrétienne. Mais une hérésie menace et le Pape Léon n’est pas content. Jésus avait-il une âme ? Ce dont les Huns qui arrivent se moquent totalement. Léon part en ambassade voir Attila. Un négociateur hors pair le Pape qui déjà dans sa jeunesse a eu des missions délicates à remplir. Léon ordonne à Attila de rentrer chez lui avec sa horde. Sinon gare à la colère divine. Bien sûr il y aura un prix à payer. Attila a des conseillers romains. Un grand banquet, Léon rappelle le rôle de la papauté et celui de Pierre. Il obtient le départ d’Attila. Léon choisira Rome comme siège naturel de la papauté. Il négociera aussi avec les Vandales et sauvera la ville une fois de plus. Un sévère mais efficace, ce Pape Léon, sous le dessin de Stefano Carloni et le scénario de France Richemond.