Luigi Critone est un grand dessinateur. Adapter Jean Teulé, cerner l’un de ses premiers grands romans historiques, trouver l’âme du héros dans son trait, Critone l’a fait avec beaucoup d’aisance et de talent. Le tome 2 de Je, François Villon est d’autant plus réussi qu’il traite de l’une des parties les plus dures de la vie du poète, les plus violentes et pourtant source d’inspiration sans pareille.
Un révolté, Villon qui a semé la pagaille à la Sorbonne et s’est mis en veilleuse. Jusqu’au jour où il rencontre les Coquillards, une bande de tueurs, voleurs sans foi ni loi mais qui se sont imposés des règles strictes. Villon va vouloir devenir l’un d’entre-eux. Leur chef, Colin de Cayeux, lui impose des épreuves horribles dont la dernière sera de leur livrer sa propre femme qui sera marquée au fer des prostituées. Poursuivi pour meurtre, Villon bénéficie de l’aide des Coquillards. Il est gracié par le roi et rentre chez son père adoptif où l’attend une bonne nouvelle. Une place de baladin l’attend à la cour du roi René. Un dernier cambriolage pour la route et Villon part à Angers. Devenu un bouffon poète, Villon choque son auditoire et fuit. Il échoue chez le prince d’Orléans mais son destin de Coquillard le rattrape.
Un vie de déraison que celle de Villon. Son talent était à la hauteur de ses crimes ce qu’on sait peu. La ballade des dame du temps jadis ou celle des pendus, le Testament, autant de chefs d’œuvres signés par un homme dont la trace disparaît brutalement. Critone a encore un tome pour finir de nous envoûter avec Villon.
Je, François Villon, Tome 2, Bienvenue parmi les ignobles, Delcourt, 14,95 €
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