Trois femmes, trois destins espagnols sur trente ans de tragédie. De 1934 avec les premières tentatives républicaines en Espagne, la seconde guerre mondiale jusqu’aux barricades parisiennes (moins violentes) de mai 1968, Cosnava et Ruben accompagnent leurs héroïnes sur le front. Elles veulent leur place, filles courage l’arme ou poing où aux commandes d’un avion. Et qu’on ne vienne pas leur parler du sexe faible. Trois portraits chaleureux liés par le courage, l’amitié et la volonté d’indépendance, la liberté chevillée au corps.
En 1934 les Asturies espagnoles se révoltent contre le pouvoir de Madrid, prélude à la future Guerre d’Espagne. Albert Camus y est correspondant de guerre, une liberté romanesque des auteurs. Il va rencontrer trois femmes d’horizons différents, les armes à la main, qui se battent contre le fascisme. Les insoumises, Caridad, Fé et Esperanza, revendiquent, et obtiennent, par leur courage la même place que les hommes au combat. Elles se retrouveront en 1938 à Barcelone pour évacuer des enfants espagnols vers la France mais l’expédition tourne au drame. Esperanza, la pilote, se bat contre les Allemands en 40. Les trois femmes au destin bouleversé entre autres par une naissance imprévue seront sur les barricades de mai 68.
La cause féministe, les femmes tout court méritaient cette vision et cette histoire très marquée par celle de l’Espagne. Personnages atypiques, ces trois femmes sont des porte-drapeaux irréductibles mises en scène avec recul et intelligence. Les femmes, disait Camus, notre seul espoir.
Insoumises, Le Long Bec, 17 €
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