Un polar hors normes qui avait, à sa sortie, marqué ses lecteurs au point que Le Dernier Lapon, non seulement avait été un vrai succès éditorial mais avait été aussi été primé dans de nombreux festivals dont Quais du Polar à Lyon. Son auteur, Olivier Truc, entamait avec son Dernier Lapon une trilogie qui se déroule bien sûr en Laponie, région qu’il connait bien comme journaliste pour Le Monde et Le Point, tout en vivant à Stockholm. Son adaptation en BD s’imposait et Olivier Truc l’a acceptée tout en ne signant pas le scénario de cette mise en planches. C’est Javier Cosnava qui a donc assuré cette adaptation et Toni Carbos le dessin. En Laponie il y a encore de solides traditions et une police des rennes qui comme son nom l’indique gère tout ce qui est lié aux troupeaux. Mais quand un éleveur est tué, un tambour sacré volé, cette police atypique va bien être obligée de mettre son nez dans des affaires qui dépassent ses compétences.
En Laponie il fait nuit depuis quarante jours. A Kautokleino, Klemet, un Lapon, est policier à la police des rennes. Il apprend qu’un tambour très ancien et rare a disparu du musée où il avait été offert par un collectionneur français. Avec son équipière Nina qui sort de l’école de police, sous l’autorité de Rolf, un flic désagréable, ils sont chargés de l’enquête. Seul indice un scooter des neiges a été entendu par un témoin. Les traditions lapones et la population autochtone est méprisé par le pasteur du coin et bon nombre d’habitants. Au musée, déception car le conservateur n’a pas eu la curiosité de voir à quoi ressemblait le tambour. Une piste, celle de Mattis qui fait des copies de tambours. C’est un éleveur de rennes qui a des problèmes d’argent et pourrait être le principal suspect. Sauf que Mattis est mort, que ses oreilles ont été coupées. Son corps a été retrouvé par Rolf et deux des voisins de Mattis sont suspects. Et si les deux affaires étaient liées ?
Un Français géologue, un parti politique extrémiste de droite, des indépendantistes lapons, un racisme latent, les deux flics aux pouvoirs limités dont l’enquête progresse grâce à leur connaissance du milieu, des paysages de neige auquel le noir et blanc, les aplats gris donnent un ton très marqué pour l’ambiance, ce Dernier Lapon sera une découverte pour ceux qui n’ont pas lu le roman polar aussi ethnologique. Pour les autres, Javier Cosnava a bien cadré son scénario, assurant un découpage très clair et efficace. Le suspense est très efficace et les personnages forts. On part à la découverte d’un monde dont Olivier Truc a su donner les clés tout en restant dans le domaine du bon polar nordique pourtant signé par un Français. Comme quoi nul n’est jamais prophète en son pays. A découvrir absolument sur un dessin surprenant au premier abord de Toni Carbos et pourtant dans le ton.
Le Dernier Lapon, Sarbacane, 24 €
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