La suite des intégrales de Jonathan pour les albums 15 et 16, les deux derniers tomes, sans oublier le catalogue de l’exposition qui lui est consacrée à Angoulême, Grand Prix l’an dernier, Cosey préside l’édition 2018. Une actualité à suivre de près et une occasion de revenir sur l’œuvre de ce magicien aux sortilèges envoûtants que jettent sur le papier son crayon et ses pinceaux. Ceux d’un homme libre et généreux avant tout.
Une intégrale qui s’ouvre sur un entretien mené par Isabelle Dillmann très largement illustrée par des photos et des documents fournis par l’auteur en personne et qui revient sur la longue marche de Cosey avec des histoires initiatiques, du reportage aussi à base de héros récurrents et ce Tibet mystique, mystérieux qui hante son œuvre. Une cinquantaine de pages passionnantes dans lesquelles Cosey se livre, se confie. Affinités spirituelles aussi, collection d’endroits, Cosey et Jonathan sur ces deux albums, avec Atsuko et Celle qui fut dernier épisode des aventures de son héros. Atsuko reprend un épisode historique de l’Asie, l’invasion par le Japon de la Birmanie. Cette jeune femme est sur les traces de ses grands-parents. Jonathan poursuit sa route et on lui a confié un carnet à remettre à Atsuko. Trop tard. Elle est repartie. Une enveloppe y est glissée et contient des cheveux. Une histoire de famille dont Jonathan trouvera la solution.
Avec Celle qui fut c’est l’enfance indienne de Jonathan qui boucle le cycle. Un mainate Garuda va être le fil rouge des retrouvailles de Jonathan avec son passé. Voila ce que nous en disait Cosey à la sortie de l’album : « J’ai fait le constat que j’avais bouclé la boucle depuis le premier album dans lequel je montrais l’enfance tibétaine de Jonathan. Un retour aux sources ? Je ne sais pas ». Jonathan a-t-il enfin trouvé le bonheur ? On le lui souhaite.
Reste enfin l’exposition à Angoulême et son catalogue, Une quête de l’épure titre de la présentation d’une centaine de planches, esquisses, aquarelles qui illustrent les thèmes chers à Cosey et son approche en général de la BD. Éternel voyageur avec Jonathan qui découvre le monde et lui-même, Cosey a bouleversé la vision classique du héros. On retrouve le souci de Cosey dans ces albums solos dans lesquels ses personnages se cherchent, reviennent sur leur parcours. Cosey a imposé aussi son découpage des planches, son trait qui se libère de toutes contraintes. Un voyageur en liberté qu’il faut aller rencontrer à Angoulême pour ceux qui ont cette chance du 25 au 28 janvier à l’Hôtel Saint-Simon.
Jonathan, Intégrale, Tome 6, Le Lombard, 20,50 €
Catalogue de l’exposition, 29 €
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