Ce souvenir de tout, depuis l’enfance, ne pas pouvoir effacer le contenu de sa mémoire, c’est le destin de Nick dont la vie va être conditionnée par ce don ou cette tare. Car Nick aurait lu, par hasard, des lettres qu’il aurait mieux faut d’éviter. Un thriller sur une bonne idée d’Eric Corbeyran et Winoc qui en assurent le dessin réaliste, on pense un peu à Charly. Assez classique sur le fond mais avec des rebondissements et des vérités qui vont apparaître peu à peu. Reste qu’on aurait aimé que ce one-shot tire un peu à la ligne. Il y avait de quoi.
Nick Powell avait trois ans quand une crise d’épilepsie lui ouvre ses méninges et lui donne un cerveau à la mémoire absolue. Il enregistre tout et définitivement. Ce qui est très dur à vivre, le commun des mortels efface son disque dur pour les banalités. Pas lui, il stocke. Nick a perdu ses parents, chercheurs, dans un accident de voiture dont il s’est sorti. Incapable de garder un job où pourtant ses capacités sont incomparables, il devient videur, physionomiste dans un club. La seule qui le comprend et avec qui il a une liaison épisodique est sa psychiatre. Un soir au club il assiste à un meurtre. Il devient une cible des copains du meurtrier et soudain apparait une vieille dame qui dit avoir travaillé avec son père. Nick aurait-il lu un dossier de trop ?
Le fond du récit est passionnant. Même si dès le départ on se doute que la mémoire de Nick est un coffre-fort qui détient un secret mortel ou moins dangereux. La progression est également sans vraies surprises. On passe et on finit par se dire que l’idée était belle mais aurait mérité, en particulier sur la fin, plus de rigueur. La mémoire, drame de la vie de Nick, c’est aussi son seul talent. Il y avait matière à développer. On est un peu frustré.
De Mémoire, Grand Angle, 16, 90 €
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