Le Mont Saint-Michel, haut lieu du patrimoine historique français est le cadre de ce second polar toujours adapté des romans de Jean-Pierre Alaux. Saint-Michel qui trône au sommet de la flèche de l’abbaye a des soucis et a un peu trop vieilli. D’où la visite à bord d’un hélicoptère de Séraphin Cantarel, conservateur en chef des monuments, qui va découvrir de haut, sur le sable de la baie un moinillon trucidé. Éric Corbeyran préside au scénario tiré du roman et Michel Suro dessine cette enquête judicieuse qui permet aussi de redécouvrir l’un des plus beaux sites de France.
Fin des années soixante-dix, Théodore Trélissac part rejoindre au Mont Saint-Michel son patron Séraphin Cantarel. Au passage il apprend qu’un tableau d’Eugène Boudin du musée de Caen est réclamé par un certain Bronstein, un propriétaire spolié sous l’occupation. Désormais réunis les deux conservateurs visitent le Mont dont il retrace l’histoire et retrouve le père Emmanuel qui leur annonce que le corps retrouvé n’était pas celui d’un moine malgré les apparences. Cantarel commence alors à chiffrer ce que va coûter la restauration de l’archange symbole du Mont mais en dinant chez son ami Emmanuel il découvre que l’un des moines de l’abbaye, Jocelyn, a un réel talent de peintre et de copiste. Jocelyn est assassiné pendant la nuit. L’inspecteur Brisac est chargé de l’enquête.
Un mélange des genres bien fait dans la lignée des bons téléfilms des chaînes publiques TV. Cantarel a même un petit air de Léon Zitrone (pour les moins jeunes). Son adjoint est un séducteur mâtiné de Rouletabille et l’intrigue met en valeur la beauté et les mystères du Mont. Suro a vraiment un bon coup de crayon depuis ses débuts pour Sundance. Son trait est souple, rend parfaitement les ambiances et les caractères des personnages. L’intrigue est elle-aussi inattendue et bien menée. Du solide, comme le Mont.
Séraphin Cantarel, Tome 2, Saint-Michel, priez pour eux ! Delcourt, 12,50 €
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